Didier Guillaume a salué la mobilisation de la filière laitière autour des Etats généraux de l’alimentation (EGA).
Le coronavirus et le devoir de réserve des ministres en période électorale ont eu raison de la venue de Didier Guillaume devant l’assemblée générale de la FNPL, les 11 et 12 mars à Cherbourg (Manche). Par vidéo interposée, il a néanmoins adressé ses encouragements à une « belle filière », « emblématique » et « bien organisée » qui a, selon lui, pleinement participé aux EGA et a su en tirer les premiers bénéfices. « Vous êtes dans la bonne direction. Vous avez été les premiers à mettre en place des indicateurs de coûts de production. Globalement, ça a marché. Vous avez beaucoup gagné sur l’Allemagne. Mais il faudra aller plus loin », a expliqué en substance le ministre de l’agriculture, en annonçant que l’expérimentation allait se prolonger 30 mois.
Didier Guillaume a aussi salué une « filière qui ose, malgré les difficultés » : bien-être animal avec BoviWell, réduction des émissions de gaz à effet de serre avec France Carbone Agri Association (les JA devraient rejoindre la FNPL, la FNB, la Fnec et la FNO au conseil d’administration le 19 mars), le « lait de pâturage », etc. Il a aussi annoncé que le gouvernement soutiendrait, dans la réforme de la Pac, le « modèle de polyculture-élevage, celui de l’élevage dehors, en prairie, d’excellence » prôné par la FNPL. Concrètement, le ministre adresse une « demande forte » à ses collègues de l’UE : que « les mélanges d’herbe et de légumineuses deviennent éligibles aux aides couplées ». Didier Guillaume estime encore que le coronavirus « risque de créer du chaos » sur le marché des produits laitiers. « Nous vous aiderons, si besoin est, dans votre politique à l’export ».
Flexibilité des OP : un an de perdu
Petite déception des congressistes, en revanche, sur la « flexibilité » (double appartenance, apport non total) des organisations de producteurs (OP), sujet déjà laissé en suspens, un an auparavant, lors de la précédente assemblée générale de la FNPL, à Arras. « J’y suis favorable, mais nous avons encore besoin d’y travailler », a déclaré Didier Guillaume, en proposant à la filière de se « retrouver dans quelques jours pour trancher ». « Le ministre ne nous a pas donné entière satisfaction », a reconnu Thierry Roquefeuil, président de la FNPL (et de l’interprofession). « J’espère une solution rapide. Passer un an sur ce point, alors qu’il a suffi de deux mois pour bâtir le plan de filière… »
Dans son discours de clôture, Thierry Roquefeuil a manifesté la même impatience sur la prise en compte des coûts de production des éleveurs par les coopératives laitières. « Comme pour les OP commerciales ou non-commerciales, c’est dans la loi. Je demande à la coopération qu’on se mette au travail. Si nécessaire, il nous faudra un médiateur, comme pour les OP qui travaillent avec le privé. »
BC