L’injection plus rentable

La marge moyenne d’une installation de méthanisation approche annuellement 100 000 € en cogénération et 400 000 € en injection de biogaz, avec un retour sur investissement deux fois plus rapide dans le second cas.

FranceAgriMer vient de mettre en ligne une étude de 200 pages relative aux « retombées économiques des valorisations agricoles non alimentaires pour les exploitations agricoles », dont un chapitre d’une trentaine de pages consacré à la méthanisation. Après avoir examiné les procédés mis en œuvre, les motivations des agriculteurs méthaniseurs, les investissements et les charges associées, les valorisations obtenues (vente d’électricité, de chaleur, de biogaz ou de digestat) ainsi que les facteurs favorables à une décision d’engagement dans la filière, l’étude aborde la rentabilité des divers types d’installations en s’appuyant sur les résultats de l’étude Prodige 2022 (84 sites analysés par l’Ademe). Extraits :

5,1 % de marge sur investissement en cogénération

« En cogénération, la marge moyenne atteint 42 €/MWh électrique livré (1). Cette marge varie sensiblement selon la taille des unités : les petites unités (< 140 KW) réalisent en moyenne une marge de 20 €/MWh électrique livré, tandis que les grandes des unités (> 300 KW) présentent une marge de 43 €/MWh électrique livré. Les unités de taille intermédiaire (140 à 300 KW) réalisent la plus forte marge, avec 50 €/MWh électrique livré. A noter que sans la subvention accordée aux unités de cogénération, la marge moyenne serait réduite de 25 €/MWh électrique livré. Ainsi, la marge moyenne d’une unité de méthanisation de cogénération atteint 96 000 €, mais cette moyenne cache de fortes différences entre exploitants, certains affichant des marges négatives (- 200 000 €) et d’autres des résultats exceptionnels (jusqu’à plus de 500 000 € de marge). On observe également une grande dispersion pour des unités de même puissance. »

« Si en moyenne 53 000 € de marge sont générés par la seule vente d’électricité, et que les recettes connexes (redevance déchet, valorisation du digestat, etc.) représentent une très faible part du chiffre d’affaires, celles-ci pèsent finalement beaucoup dans la marge globale des unités de cogénération (40 %). Ces résultats montrent à nouveau l’enjeu pour les unités de cogénération de pouvoir valoriser au mieux la chaleur produite sur le site. La marge annuelle d’une unité de cogénération correspond en moyenne à 5,1 % de l’investissement initial, avec là encore de très fortes disparités d’un site à l’autre. »

9,5 % de marge sur investissement en injection

« Les unités d’injection réalisent une marge nette moyenne de 31 €/MWh PCS injecté. Là encore, on observe une forte disparité dans les marges des différentes unités : de – 11 € à 70 €/MWh PCS injecté. Les unités de taille moyenne génèrent la moins bonne marge en raison de la sous-production d’un certain nombre d’unités de cette catégorie de taille. A noter que sans la subvention accordée aux unités d’injection, la marge moyenne serait réduite à 25 €/MWh PCS. »

« Ainsi, la marge moyenne par unité atteint près de 397 000 € par unité, mais présente des valeurs extrêmes (de – 139 000 € à + 988 000 €). La vente de biométhane génère la majeure partie de la recette. Les produits connexes (vente de digestat, redevances déchets, etc.) contribuent à hauteur de 30 % de la marge nette globale. La marge annuelle d’une unité d’injection correspond en moyenne à 9,5 % de l’investissement initial, ce qui permet aux unités d’injection d’afficher un meilleur retour sur investissement que les unités en cogénération. »

BC

(1) Les chiffres cités dans l’étude intègrent les charges d’investissement (annuités) mais s’entendent avant impôt et charges sociales.

 

Lisez également

Pascal Brun nouveau président du Cniel

Le 4 juillet 2024, Pascal Le Brun, producteur de lait dans le Calvados, a été désigné président du Cniel.