Le Gaec Chlorophylle (138 vaches) se caractérise par un « système durable, autonome, économe, adapté au milieu » et un faible coût alimentaire.
Au Gaec Chlorophylle, installé à Naussac (Aveyron), « le maïs est devenu une dérobée du méteil », résume Jean-Pierre Cavalerie , associé avec Benoît Bouissac et Didier Pouzoulet (plus un salarié pour un total de 3,5 unités de main d’œuvre, dont 3,4 UMO lait). Les 204 ha de SAU sont essentiellement destinés à la production laitière : 88 ha de prairies temporaires, 35 ha de prairies naturelles et 45 ha de maïs (dont 20 ha irrigués). L’implantation des méteils (50 à 60 ha) a débuté après d’importants orages, survenus en 1997, qui avaient entraîné une forte érosion des sols. Depuis lors, plus de sols nus, ni de labour à partir de 2006.
Homéopathie contre le parasitisme
Le Gaec cherche à « valoriser les méteils » (triticale, vesce, féverole, pois, épeautre) plutôt qu’à accroître la productivité des vaches (croisement trois voies : Prim’Holstein, Montbéliarde, Simmental), dans une approche « économe et autonome ». Le pâturage (22 à 23 paddocks d’environ 1 ha, 1 nouveau par jour, seulement la nuit l’été) représente, sur l’année, un cinquième de la ration. Les ensilages sont ensemencés avec une solution-mère de bactéries associée à de la mélasse : une technique peu coûteuse, « 70 à 80 € pour 1 000 l de solution, beaucoup utilisée en Suisse et aux Pays-Bas, mais pas en France ». La stratégie de renouvellement du troupeau privilégie la longévité parce qu’« une vache laitière est rentable au bout de la 3e lactation ». Le Gaec travaille en homéopathie, notamment contre le parasitisme, et réserve les antibiotiques aux seules césariennes depuis 2008. Seules 8 mammites ont été enregistrées l’an passé.
21 650 € par exploitant
La moyenne économique a atteint 6 788 l en 2018, soit encore 5 561 l/ha SFP, pour une production totale de 934 000 l, dont 888 300 l vendus 357 €/1000 l à Sodiaal. Le coût alimentaire s’établit à 136 €/1000 l pour un total de charges opérationnelles de 177 €/1000 l (chiffres Ecolait BTPL) – les animaux du Gaec sont dispersés sur trois fermes. Les frais financiers avoisinent 10 €/1000 l, les annuités 60 €/1000 l. Le prix d’équilibre approche 355 €/1000 l (MO comprise) et le coût de production du lait 373 €/1000 l (MO et MSA incluses). Le revenu disponible lait a frôlé 52 000 €, soit environ 21 650 € par UMO exploitant.
BC
Article initialement publié dans Grands Troupeaux Magazine n° 77 à la suite des 3èmes « rencontres grands troupeaux » du BTPL (6 et 7 novembre 2019)