Une bonne année en bovin, sans plus

L’année 2023 se présente comme un « bon cru » pour l’élevage bovin lait et viande, mais pas pour les grandes cultures.

La conférence Fermoscopie, organisée le 7 novembre par Cerfrance Bourgogne-Franche-Comté, a livré une première estimation des performances économiques 2023 des exploitations agricoles spécialisées en lait de vache, en bovin viande ou en grandes cultures. Si les charges ont augmenté, les prix départ ferme des produits de l’élevage n’ont pas ou peu diminué, alors que les céréales retrouvaient des valorisations plus ordinaires. En conséquence, les revenus « hors normes » de 2022 ne seront pas retrouvés cette année.

L’exploitation laitière de plaine (hors AOP) type dans la région – 2,3 unités de main d’œuvre (UMO) dont 1,9 familiale (Utaf), 73 vaches, 166 ha, 505 000 l vendus à 464 €/1000 l) enregistre une hausse de 14 % de ses charges opérationnelles qui pèse sur l’excédent brut d’exploitation (EBE), en baisse de 16 % sur un an. Le résultat courant s’établit à 55 100 €, soit 29 700 €/Utaf (44 800 € en 2022). Il repasse ainsi derrière celui des élevages en système AOP (31 400 €/Utaf en 2023 après 33 100 € en 2022), dont « la rentabilité se maintient à un excellent niveau » grâce à un prix du lait à comté de 726 €/1000 l.

Retour sur terre en grandes cultures

L’élevage allaitant type de la région (1,5 UMO dont 1,4 Utaf, 163 ha, 95 vêlages pour 159 UGB) a vendu ses animaux 1 664 € en moyenne en 2023 (c’était plutôt 950 € en 2020, rappelle Cerfrance). La hausse des charges opérationnelles (+ 6 %) et de structures (+ 5 %) pèse sur l’EBE (- 11 %) et le résultat courant (34 100 €, soit 24 300 €/Utaf après 32 800 €/Utaf en 2022). Néanmoins, « le moral reste au beau fixe car les cours sont au plus haut et les trésoreries vont beaucoup mieux ».

En grandes cultures, les exploitations de plaine (1,4 UMO dont 1,3 Utaf pour 176 ha) enregistrent une flambée de leurs charges opérationnelles (+ 31 %) assortie de recettes en baisse (- 10 %). L’EBE chute de 46 %, ramenant le résultat courant à 27 500 €, soit 22 100 €/Utaf, après 75 800 € en 2022. Sur les plateaux (1,4 UMO dont 1,2 Utaf pour 203 ha), le résultat courant passe dans le rouge (- 3 100 €, soit – 2 200 €/Utaf, après + 53 800 € en 2022). Ce « retour à une rentabilité modeste » (9 900 €/Utaf toutes zones de grandes cultures) survient néanmoins après deux très bonnes années 2021 et 2022 « favorables à la rémunération et à l’autofinancement », note Cerfrance.

BC

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