Trésoreries : fragilités à l’Ouest

L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries des élevages bovins a analysé les exercices comptables 2017, 2018 et 2019 de plus d’un millier d’exploitations. La proportion d’exploitations laitières ou allaitantes « en situation critique » demeure élevée, notamment dans le Grand Ouest.  

Lait : 16 000 € par actif

Dans le secteur laitier, 482 élevages ont été suivis : 203 en plaine (Grand Ouest), 83 en Dordogne et 196 en montagne. En 2019, le prix du lait progresse partout (+13 à +19 €/1000 l) et permet une augmentation du produit brut (+5%) et de l’excédent brut d’exploitation (+9%) dans le Grand Ouest. En revanche, dans les deux autres zones étudiées, la hausse des charges alimentaires et de structures (en Dordogne) fait reculer l’EBE. Les annuités de remboursement d’emprunts augmentent dans le Grand Ouest (92 €/1000 l, + 6 €) et en montagne (101 €/1000 l, + 2 €) mais diminuent en Dordogne (63 €/1000 l, -23 €/1000 l). Le revenu disponible par actif familial est en hausse dans le Grand Ouest (+15%) et en Dordogne (+24%) mais il continue à diminuer en montagne (-23%). La moyenne toutes zones s’établit à 16 000 €, à comparer avec des prélèvements privés de 19 200 €. Les marges de sécurité sont négatives dans le Grand Ouest et en montagne, positives en Dordogne. Les investissements, partout en recul, « sont exclusivement financés par emprunts, avec encore ponctuellement du refinancement. » Au final, 36% des élevages laitiers apparaissent endettés et sans trésorerie, c’est-à-dire « en situation critique », dans des proportions variables selon les zones : 56% dans le Grand Ouest, 24% en Dordogne, 23% en montagne.

Viande : 11 000 € par actif

Dans le secteur bovin viande, 577 élevages ont été étudiés : 110 dans le Grand Ouest (naisseurs-engraisseurs), 182 dans le bassin allaitant (naisseurs) et 285 en montagne (naisseurs). Le produit brut progresse légèrement (+2%) dans le Grand Ouest et dans le bassin allaitant en 2019 mais il diminue (-4%) en montagne. Les charges augmentent de 38 à 79 € par UGB (+5 à +10 %) : aussi bien les dépenses d’alimentation (sauf dans l’Ouest) que les frais vétérinaires et les charges de structures. L’EBE diminue partout (-23 à -79 €/UGB), comme les annuités et le revenu disponible par actif qui retombe à 5 000 € (-60%) dans le Grand Ouest sans dépasser 18 000 € (-17%) dans le bassin allaitant, pour une moyenne à 11 000 €. Les prélèvements privés avoisinent 14 000 € en moyenne. Les investissements augmentent dans le Grand Ouest et diminuent ailleurs. La proportion d’exploitations présentant une trésorerie nette négative, considérées comme « en situation critique », atteint 17% (18% en 2018) avec, là encore, de nettes différences selon les zones : 42% dans le Grand Ouest, 15% en montagne et 9% dans le bassin allaitant.

BC

A télécharger :

Les résultats 2017-2019 de l’Observatoire de l’endettement et des trésoreries (octobre 2020)

La conjoncture laitière au 23 octobre 2020 (Cniel, 26 octobre 2020)

Les indicateurs mensuels du Cniel (26 octobre 2020)

Lisez également

Le prix du lait progresse moins vite en France

En octobre, selon Bruxelles, le prix moyen du lait dans l’UE s'est établi à 51,71 €/100 kg, enregistrant une hausse par rapport à septembre (49,61 €/100 kg).