Les viandes sud et nord-américaines hors-la-loi

La FNB souligne que la loi EGA interdit de proposer à la vente des viandes produites avec des médicaments vétérinaires ou des aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne.

La loi du 30 octobre 2018 issue des Etats généraux de l’alimentation (EGA) dispose, dans son article 44, qu’il « est interdit de proposer à la vente ou de distribuer à titre gratuit en vue de la consommation humaine ou animale des denrées alimentaires ou produits agricoles pour lesquels il a été fait usage de produits phytopharmaceutiques ou vétérinaires ou d’aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne ou ne respectant pas les exigences d’identification et de traçabilité imposées par cette même réglementation », souligne la Fédération nationale bovine (FNB) dans un communiqué du 19 novembre. En conséquence, cette loi « devrait bannir du marché français les viandes bovines d’origine américaine (Canada, Etats-Unis, Brésil…), toutes produites à partir d’animaux engraissés aux farines animales, aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance et ne faisant l’objet d’aucune traçabilité individuelle ».

« Passer de la communication aux actes »

Pourtant, constate la FNB, « ces derniers jours encore se tenait, à Bruxelles, une ronde de négociations visant à conclure, dans les plus brefs délais, un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur portant, notamment, sur l’importation de près de 100 000 tonnes de viandes bovines sud-américaines (…) Dans le même temps, l’UE négocie avec les Etats-Unis l’ouverture du marché européen à plusieurs dizaines de milliers de tonnes de viandes américaines, dans le cadre de la résolution d’un différend opposant les deux puissances depuis plusieurs mois sur la question de l’interdiction, par l’Europe, du bœuf aux hormones. »

« Il est devenu urgent de mettre fin au temps de la communication pour laisser place aux actes, avertit Bruno Dufayet, président de la FNB (notre photo). Cette nouvelle interdiction de produits issus de modes de production proscrits en Europe, inscrite dans la loi EGA, doit être pleinement appliquée. Dans un souci de cohérence, toute négociation avec le Mercosur et les Etats-Unis concernant l’ouverture du marché français aux viandes américaines doit donc être suspendue. »

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