Pour « améliorer sa performance économique », Sodiaal va réorganiser son parc industriel et mettre en œuvre un « plan de compétitivité » assorti de 600 millions d’euros d’investissements.
« Confronté à un contexte de marché difficile, Sodiaal doit accélérer sa transition vers les marchés laitiers valorisés tout en résorbant ses foyers de pertes », annonce le groupe coopératif dans un communiqué du 1er février. « Pour ce faire, le groupe souhaite engager :
– un plan d’adaptation de son parc industriel de lait UHT et d’ingrédients laitiers infantiles, deux marchés qui souffrent d’une baisse continue des ventes et de surcapacités. Ce plan aurait pour principale conséquence la fermeture de deux sites de production sur les 70 existants et entrainerait la suppression de 316 postes à l’issue des procédures d’information-consultation.
– un plan d’investissement de 600 millions d’euros sur les 5 prochaines années sur les marchés valorisés (PGC – Produits de Grande Consommation, Nutrition & ingrédients, Export).
L’impact structurel des foyers de pertes (lait UHT et ingrédients laitiers infantiles) lié à la baisse continue et structurelle de la consommation de lait UHT, d’une part, et à la dégradation du marché des ingrédients laitiers infantiles (en particulier les poudres de lactosérum déminéralisées) dans le monde entier – en particulier en Chine, d’autre part, conduisent Sodiaal à envisager la mise en œuvre rapide d’un plan de compétitivité. »
« Réduire les surcapacités »
« Ce plan aurait pour objectif de réduire les surcapacités et de rétablir la compétitivité des laiteries et des tours de séchage :
– sur le lait UHT (marque Candia), Sodiaal projette de fermer le site de Campbon (Loire-Atlantique) et de transférer sa production sur les sites d’Awoingt (Nord) et Vienne (Isère).
– sur les ingrédients laitiers infantiles, l’objectif est de rebâtir un modèle économique performant, en se concentrant sur les sérums du groupe et de ses partenaires en France. En conséquence, Sodiaal envisage l’arrêt des activités du site de Saint-Martin-Belle-Roche (Saône-et-Loire), des activités de séchage du site de Malestroit (Morbihan) et de l’une des deux tours de Bénestroff (Moselle), ainsi que des activités à destination infantile de Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). »
« Ce projet entrainerait la suppression de 316 postes de CDI : Campbon 161, Saint-Martin-Belle-Roche 119, Malestroit 12, Bénestroff 10, Saint-Etienne 9, et Montauban-de-Bretagne 5. Sodiaal prend l’engagement de proposer à chacun des collaborateurs concernés au moins un emploi en interne dans le groupe, et, le cas échéant, de les accompagner dans une recherche extérieure. Des aides à la mobilité géographique seront proposées chaque fois que nécessaire. »
600 M€ d’investissements
« Pour lui permettre d’accélérer sa conquête des marchés valorisés, la coopérative réalisera 600 millions d’euros d’investissements entre 2022 et 2027 :
– en PGC : 450 millions d’euros seront investis pour permettre une meilleure valorisation sur les fromages, laits premium, beurre, crème, produits laitiers frais – avec la reprise de Yoplait ;
– en Nutrition et Ingrédients : 150 millions d’euros seront investis pour diversifier les débouchés et monter en gamme sur les ingrédients laitiers valorisés.
L’export sera prioritaire dans ces investissements pour valoriser le lait des éleveurs :
– En Europe sur l’offre RHF (Restauration Hors Foyer) et grande distribution,
– En grand export sur la RHF et les fromages de terroir à forte valeur ajoutée. Le tout pour valoriser à l’international le savoir-faire et le terroir français. »
« Avec ce projet, Sodiaal pourrait ainsi aborder l’horizon 2030 avec une compétitivité renforcée, qui lui permettra de relever les défis agroécologiques de la filière laitière française, mais aussi de renforcer ses positions sur un marché mondial dont la croissance demeure prometteuse (+21% d’ici 2030), à la mesure du rôle essentiel des produits laitiers dans la nutrition humaine. »
« La coopérative Sodiaal, convaincue de l’avenir du marché laitier en France et à l’export, reste engagée plus que jamais à préserver la France laitière, à valoriser chaque litre de lait de ses adhérents et à accompagner l’installation des nouvelles générations d’éleveurs. Son ADN laitier reste entier et ancré dans les territoires partout en France », conclut le communiqué.
BC
A visionner : « Une période exceptionnelle pour les produits laitiers industriels » (Cniel, 2 fév. 2022)
A télécharger :
La collecte au plus bas depuis quatre ans (FranceAgriMer, 8 fév. 2022)
Enquête annuelle laitière 2020 (ministère de l’agriculture, 25 janv. 2022)
Rapport sur la coopération agricole (Assemblée nationale, 16 fév. 2022)
Les adhérents jugent leurs coopératives (sondage ADquation, 20 janv. 2022)