Sécheresse : moitié moins d’indemnités

La Conf’ demande le « réexamen immédiat des dossiers de demande de reconnaissance en calamités sécheresse pour l’été 2020, à la lumière des enquêtes de terrain et non des seules données satellitaires ».

Lors du Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) réuni ce jour, le ministère de l’agriculture a proposé de diviser de moitié les demandes de déclenchement des calamités au titre de la sécheresse de l’été 2020, faisant passer les prévisions d’indemnisations aux éleveurs et aux éleveuses de 165 à 73 millions d’euros ! », indique la Confédération paysanne dans un communiqué du 18 février 2021.

« Les enquêtes de terrain, menées par les services déconcentrés de l’État en partenariat avec les agriculteurs et les agricultrices, démontraient que la perte en fourrages était suffisante pour rendre éligibles des départements entiers aux aides calamités. Pourtant, le ministère a préféré retenir les seules données satellitaires, qui avançaient des pertes moindres sur des zones plus réduites. De plus, le mode de calcul des pertes de récolte choisi est peu robuste, puisqu’il est de fait fortement impacté par les sécheresses répétées des dernières années. »

En conséquence, le syndicat « demande le réexamen immédiat des dossiers de demande de reconnaissance en calamités sécheresse pour l’été 2020, à la lumière des enquêtes de terrain et non des seules données satellitaires et en prenant en compte les pertes par rapport à une longue durée (8 à 10 ans), plutôt que par rapport à la moyenne quinquennale, trop restrictive. »

« Déconnecté de la réalité de terrain » (FNSEA, JA)

« En l’absence de prise en compte des travaux menés par les comités départementaux d’expertise (CDE), FNSEA, JA, APCA et CNMCCA ont décidé, lors du CNGRA du 18 février 2021, de ne pas participer au vote sur la base des propositions des services du ministère qui conduisent à exclure trois départements et à réduire fortement les taux de perte pour la quasi-totalité des autres demandes avec parfois une révision des zonages », indique un communiqué du 19 février. « Compte tenu du fort décalage avec les constats de dégâts de la sécheresse émanant des départements, la FNSEA et JA ont solennellement exigé une validation de l’intégralité des demandes formulées par les CDE qui s’appuient sur un travail de terrain sérieux mené par les représentants agricoles et les services déconcentrés de l’Etat. »

« Pour Joël Limouzin, représentant la FNSEA, et David Ailhaud, représentant JA au CNGRA, il est de notre responsabilité de prendre une décision exceptionnelle pour faire face à une situation exceptionnelle ! Quelle légitimité est donc donnée aux expertises de terrain si l’Etat mesure le taux de pertes par rapport à une moyenne olympique fortement dégradée par les sécheresses consécutives ? »

« Le constat est sans appel : le dispositif des calamités et la méthode d’appréciation du caractère exceptionnel et des niveaux de pertes n’est plus à même de répondre à cette succession d’évènements climatiques. Cette augmentation de la fréquence des aléas climatiques engendre une tension financière sur le dispositif qui ne permet plus de répondre aux besoins. »

« Parallèlement à cette demande de prise en compte des constats officiels sur le terrain, la FNSEA et JA s’engagent à poursuivre le travail de réforme de la politique de gestion des risques afin de mettre en place, sans délai, un nouveau dispositif qui réponde aux besoins des agriculteurs confrontés à des situations exceptionnelles. »

BC

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