Véronique Le Floc’h, présidente de la coordination rurale et éleveuse laitière en Bretagne, revient sur les résultats des élections à la chambre d’agriculture.
COMMENT JUGEZ-VOUS LES RÉSULTATS DE CES ÉLECTIONS ?
Nous avons atteint nos objectifs. Nous avons remporté la victoire dans une quinzaine de départements. L’Alliance FNSEA-JA va passer sous la barre des 50 %, tandis que nous dépasserons les 30 % de représentativité au niveau national, ce qui nous permet de revendiquer le titre de premier syndicat agricole de France. Lors de ces élections, une question essentielle était posée aux agriculteurs : veulent-ils un changement ou le statu-quo ? Stop ou encore ? Ceux qui souhaitent un changement se sont tournés vers nous. Le taux de participation se révèle souvent plus élevé dans les départements où nous sommes arrivés en tête.
COMMENT PENSEZ-VOUS DE LA PARTICIPATION, EN HAUSSE MAIS DÉCEVANTE À L’OUEST ?
Dans les zones dominées par l’agro-industrie, la participation est souvent plus faible. Il est vrai qu’il est plus confortable de rester sous cette domination, mais nous appelons les agriculteurs à se réveiller. Nous nous battons pour des prix agricoles rémunérateurs et non pour une soumission aux grands groupes. Nous refusons un modèle où le monde agricole serait placé sous la tutelle d’InVivo.
QU’ALLEZ-VOUS CHANGER ?
Notre combat reste le même : défendre le revenu des agriculteurs grâce à des prix justes et non par des primes. Cela garantira la transmission des exploitations. Nous défendons un modèle plus familial, avec une agriculture plus libre et non sous la coupe de l’agro-industrie. Nous voulons plus de transparence dans la gestion des instances agricoles et un renforcement de la représentativité des syndicats. Nous souhaitons également que les chambres d’agriculture accompagnent mieux les agriculteurs face aux défis climatiques. Elles doivent être présentes lors d’événements climatiques exceptionnels ou de crises sanitaires majeures.
ET POUR L’ÉLEVAGE ?
Le soutien des éleveurs en période de crise sanitaire est crucial. Lorsqu’une crise éclate, quels protocoles doivent être appliqués ? Qui doit apporter des réponses aux éleveurs : la DGAL, l’Anses ? Il faut des directives précises et efficaces. Je reviens des Pyrénées-Atlantiques, où 14 élevages sont touchés par la tuberculose, ce qui représente environ 1 200 vaches. Faut-il abattre tous les animaux ? Quels sont les protocoles à suivre ? Quels recours ont les éleveurs concernés ? Nous devons apporter des réponses claires et adaptées.