Le CER Normandie-Maine a publié une analyse des performances économiques des exploitations laitières équipées de robots de traite en Normandie et dans le Maine (Sarthe et Mayenne). Cette synthèse met en lumière l’impact significatif de la hausse des intrants sur la rentabilité des élevages.
Une baisse marquée des revenus
Selon le CER, les exploitations dotées de robots de traite enregistrent une diminution de 40 % du revenu disponible par UTAF (unité de travail annuelle familiale), soit 1,5 fois plus que les élevages sans robot. Cette baisse est largement attribuée à l’augmentation des charges, notamment le coût de l’alimentation (+8 % en un an) et celui des engrais (+51 % en un an).
L’étude, basée sur la comparaison de près de 600 exploitations équipées de robots et d’un nombre équivalent d’élevages conventionnels, révèle que le revenu moyen par UTAF atteint 50 549 € pour les exploitations sans robot, contre 43 908 € pour celles équipées.
Productivité en progression modérée
Malgré ces difficultés économiques, les élevages robotisés continuent de produire davantage de lait par hectare de surface fourragère principale (ha/SFP). En moyenne, ces exploitations atteignent 8 881 litres/ha de SFP, contre 7 804 litres/ha pour les exploitations sans robot. Toutefois, par rapport à la campagne précédente (2022-2023), la progression reste modérée, avec une augmentation de seulement 3 % de la production par hectare.
Une efficacité économique en retrait
En dépit d’une productivité plus élevée, les élevages équipés de robots présentent des résultats économiques inférieurs de 15 % à ceux des exploitations conventionnelles. Cette différence s’explique par des coûts plus élevés, notamment en alimentation (+15 %), énergie (+21 %) et mécanisation (+6 %). Par ailleurs, un prix du lait légèrement inférieur (-1,4 %) combiné à ces charges accrues a pesé sur les performances économiques des exploitations robotisées durant la campagne 2023-2024.