« Risque de compression des marges »

La hausse du prix du lait et des cours des produits laitiers doit être resituée dans le contexte inflationniste des matières premières.

« Le marché des produits laitiers industriels traverse actuellement une période exceptionnelle marquée par une fermeté des prix qui affecte aussi bien les cours du beurre que de la poudre de lait écrémé », constate Benoît Rouyer, agroéconomiste au Cniel, dans sa vidéo mensuelle de conjoncture. Le beurre a renchéri de 1 000 €/t (+24%) en trois mois, la poudre de 700 €/t (+29%). Explication : une « évolution peu dynamique de la production laitière dans les grands bassins exportateurs mondiaux », dont la France où la collecte a diminué de 0,9% sur un an entre janvier et septembre 2021, et encore de 2% en octobre, selon les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer.

Cette situation n’est pas sans risque, prévient Benoît Rouyer : « l’augmentation du prix des matières premières expose actuellement les opérateurs des différents maillons de la filière laitière, en particulier aux stades de la production et de la transformation, à un risque fort de compression des marges liée à une augmentation des charges non forcément couverte par l’accroissement de la valeur des produits vendus. » En particulier, le prix des intrants nécessaires à la production laitière a progressé de 10% sur un an.

BC

A télécharger :

Tableau de bord européen des produits laitiers (DG Agri, 8 déc. 2021)

Les prix du lait dans l’UE (DG Agri, 3 déc. 2021)

 

Lisez également

Le prix du lait progresse moins vite en France

En octobre, selon Bruxelles, le prix moyen du lait dans l’UE s'est établi à 51,71 €/100 kg, enregistrant une hausse par rapport à septembre (49,61 €/100 kg).