Le revenu agricole aurait globalement diminué de 8,6% en 2019.
La Commission des comptes de l’agriculture de la Nation (CCAN) s’est réunie le 3 juillet 2020 pour faire le point sur les revenus. En 2019, la valeur de la production agricole a diminué de 1,6%, après deux années de nette croissance : +3,9% en 2017, +7,1% en 2018. La valeur de la production végétale recule de 4,3% sous l’effet d’une petite vendange (-14% en volume) et de la baisse des prix des céréales (-12%). La valeur de la production animale augmente, elle, de 2,5% globalement grâce à la progression des prix du porc (+21%), du lait (+3,6%) et de la volaille (+2,9%). En revanche, la valeur de la production de gros bovins diminue de 2% sous la double action d’une baisse des volumes (-1,7%) et des prix (-0,3%). C’est pire en veau, où la baisse des volumes (-5,3%) et des prix (-5,5%) conduit à une baisse des recettes de 10,6%.
Côté dépenses, les consommations intermédiaires des exploitations progressent en valeur de 1,2%, après une hausse de 2,8% en 2018 : « l’augmentation contenue des prix excède la baisse des volumes », résume l’Insee. « Les prix des engrais et amendements accélèrent nettement (+9,4% après +0,2%). Ceux de l’énergie et des lubrifiants baissent légèrement en 2019 (-0,6%), après avoir augmenté en 2018 (+13,1%) sous l’effet de la hausse des prix des carburants fossiles. La consommation d’engrais et d’amendements baisse fortement en volume (-16,3%), celle d’aliments pour animaux achetés hors de la branche est quasi stable (+0,1%) tandis que celle en semences et plants augmente (+3,2%). » Concernant les dépenses vétérinaires, les prix augmentent de 2,5 % en 2019.
Coup d’arrêt à la décapitalisation laitière
Les subventions d’exploitations sont quasi stables à 8,3 milliards d’euros en 2019 tandis que les impôts sur la production progressent légèrement (+1,2%). L’investissement augmente pour la deuxième année consécutive (+3,5% en valeur après +9,4% en 2018) alors qu’il avait diminué entre 2012 et 2017 (-20,6%). La formation brute de capital fixe (FBCF) dans les productions animales (animaux reproducteurs, matériels, bâtiments) « rebondit nettement (+32,5%) et s’établit à 0,3 milliard d’euros après le fort recul en 2018 (-41,2%), mettant ainsi fin à la phase de décapitalisation des éleveurs laitiers. Ainsi, la FBCF en gros bovins a bondi de près de 80% (…) L’investissement en matériels agricoles progresse (+3,5% en valeur), du fait essentiellement de la hausse des prix. L’investissement en bâtiments agricoles varie à peine en volume (+0,3%) et en valeur (+0,2%). »
Au final, « le résultat brut de la branche agricole baisse de 5,6% en 2019. En termes réels, il se contracte de 6,7% après la nette augmentation de l’année précédente (+14%). La baisse de l’emploi non salarié se poursuit (-2,2%), conduisant à une évolution du résultat brut de la branche agricole par actif non salarié de -3,5 %. Déflaté par l’indice de prix du PIB (+1,2%), le résultat brut de la branche agricole par actif non salarié en termes réels recule de 4,7 % en 2019. » Si l’on déduit la consommation de capital fixe, on aboutit au résultat net qui diminue, lui, de 8,6% par actif non salarié. Un indicateur que, traditionnellement, l’on désigne comme le « revenu agricole ».
BC
A télécharger :
Les comptes de l’agriculture en 2019 (ministère, Insee, 3 juillet 2020)
Des évolutions régionales contrastées (ministère, Insee, 3 juillet 2020)
A lire également : Tout savoir sur le revenu agricole (22 juillet 2020)