Le soutien aux zones d’élevage doit être profondément repensé, estime un rapport du ministère de l’agriculture.
« Les éleveurs du Massif central tentent de tirer du marché et des aides publiques les ressources nécessaires à la survie de leurs élevages et au financement, en moyenne modeste, de leur vie privée », constate un rapport mis en ligne le 18 novembre (1). « S’ils peuvent encore progresser sur le plan de l’adéquation de l’offre au marché, comme les plans de filière les y incitent, les études prospectives et les études de filière ne permettent pas d’espérer une large ouverture de débouchés importants à des prix rémunérateurs dans un avenir proche, même pour des productions haut de gamme, à l’échelle d’un territoire aussi étendu que celui du Massif central. Cependant, les pouvoirs publics peuvent aider les éleveurs dans leurs démarches collectives de communication et dans la recherche d’outils de gestion performants à l’échelle de l’entreprise, en faisant appel, par exemple, aux possibilités offertes par le développement de l’intelligence artificielle. »
« Haute valeur environnementale »
« Les politiques publiques assignent à l’élevage des objectifs généraux en termes de services environnementaux et culturels. Il convient que les pouvoirs publics, qui reconnaissent d’ores et déjà la valeur de ces services, facilitent d’une part leur identification par les consommateurs soucieux de l’impact de l’agriculture sur l’environnement et, d’autre part, l’information des multiples usagers des territoires ruraux et leur consentement aux pratiques d’élevage correspondantes. » À cet égard, le rapport « recommande le développement large et rapide de la certification « haute valeur environnementale » (HVE) dans le domaine de l’élevage. Par ailleurs, un travail de caractérisation des systèmes d’élevage en matière de services environnementaux et culturels rendus doit être réalisé, afin que ces systèmes puissent constituer localement un véritable projet agricole de territoire. »
Imaginer une « rémunération globale »
« Enfin, la forme et le montant du soutien public actuel doivent être mis en adéquation avec les objectifs des politiques publiques. Celles-ci assignant à l’élevage un véritable service public, il convient non pas d’aider l’éleveur dans un objectif d’exportation de produits agricoles, mais de le rémunérer par contrat pour le service rendu, s’il s’engage à pratiquer l’un des systèmes d’élevage constitutif du projet agricole de son territoire. Dès lors, la structure complexe du soutien actuel mis en œuvre dans le cadre de la politique agricole commune peut être entièrement revue. Une nouvelle conception semble pouvoir reposer sur une rémunération globale, calculée pour chaque élevage sur quelques critères simples relatifs, par exemple, à son extension dans l’espace, au nombre des emplois dont il a besoin et à la performance économique du capital d’exploitation immobilisé. »
BC
(1) Évolution de lʼélevage dans le Massif Central : synthèse des analyses et étude des conditions de sa pérennité (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux – CGAAER)