Prix du lait : « tolérance zéro en 2021 »

La loi Egalim « doit être appliquée intégralement et sur tous les produits laitiers, marques nationales et marques de distributeurs comprises », avertit la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).

En 2020, « le marché intérieur a été dynamique comme le confirment les résultats des entreprises de transformation ; la consommation des ménages est en forte hausse, comme le confirment les résultats des distributeurs ; l’export n’a pas subi la crise sanitaire mondiale que nous traversons. Même la baisse constatée de la production, conséquence de la déprise laitière, soutient les cours, moins de lait dévalorisé étant disponible », écrit la FNPL dans un communiqué du 18 février. « En dépit de tout cela, le prix annoncé au paysan baisse. Pour la FNPL, des euros sont dus dans les cours des fermes, une baisse des prix en 2021 serait une provocation. »

« Nous considérons que la sortie du système actuel des négociations annuelles destructrices de valeur au profit de la contractualisation pluriannuelle installée dans le dialogue est une direction prometteuse. Le prix de la matière agricole doit être en exergue et pas en variable. C’est l’esprit de la loi ! Elle doit être appliquée intégralement et sur tous les produits laitiers, marques nationales et MDD comprises, comme l’a confirmé Serge Papin à l’ensemble de la filière lors du dernier conseil d’administration du Cniel » (le 17 février).

« En 2021, les consommateurs nous ont confirmé que quelques centimes supplémentaires n’étaient pas un problème tant que cet argent revient aux éleveurs. La tolérance zéro, c’est zéro excuse, zéro prétexte pour flouer les éleveurs. La tolérance zéro, ce sont les indicateurs interprofessionnels intégrés dans toutes les formules de prix sans aucune exception et sans délai. La tolérance zéro, c’est un prix 2021 reflet du marché. La tolérance zéro, c’est toutes les hausses répercutées aux producteurs. La tolérance zéro, c’est une filière amont qui retrouve un avenir et de l’attractivité. »

« Les difficultés persistent pour les produits laitiers » (ministères)

« La loi impose que les négociations commerciales entre transformateurs agroalimentaires et distributeurs, qui portent sur les marques nationales, soient clôturées avant le 1er mars », rappellent les ministères de l’agriculture et de l’industrie dans un communiqué diffusé le 17 février, à l’issue d’une réunion du comité de suivi des relations commerciales.

« Les négociations ne sont pas achevées et les difficultés persistent, de façon hétérogène entre enseignes, pour certaines filières, comme celle des produits laitiers ou des fruits transformés par exemple. Une tendance à la différenciation des entreprises existe et se reflète dans le taux de signature des conventions qui est, à date, plus élevé pour les PME » (petites et moyennes entreprises).

La Coordination rurale boycotte la réunion

« Estimant que le gouvernement mise uniquement sur les relations commerciales entre les différents maillons de la filière pour assurer des prix rémunérateurs aux agriculteurs, la Coordination rurale (CR) a décidé de boycotter la table des discussions », annonce un communiqué du 17 février.

« Les discussions évitent soigneusement d’aborder les vrais problèmes et écartent les propositions sérieuses… Chaque réunion agricole commence par un point sur la conjoncture, et ils voudraient nous faire croire que le problème vient de mésententes avec la grande distribution ? », observe Pascal Aubry, représentant de la CR, qui poursuit : « quand bien même ils réussiraient, il suffirait que la production augmente pour encore casser le marché. Comme l’avait dit la CR dès le lancement des débats sur les États généraux de l’alimentation , l’ambition officielle claironnée de garantir des prix agricoles supérieurs à leur coût de production est incompatible avec la logique de la Pac, des accords OMC (Organisation mondiale du commerce] et du dogme européen de la concurrence libre et non faussée. »

BC

A télécharger : Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 19 février 2021)

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