Prix du lait : des « écarts croissants »

Les évolutions printanières divergent selon les laiteries et les régions.

« Après avoir été relativement stable et plutôt élevé en janvier et février (353 €/1000 l), le prix du lait standard (moyenne nationale toutes qualités confondues) a fléchi depuis mars à 344 €/1000 l, passant sous le bon niveau de 2019. L’évolution du prix du lait d’un printemps à l’autre différera selon les collecteurs », constate l’Institut de l’élevage dans sa lettre Tendances Lait Viande (n° 318, 15 juin 2020).

« Plusieurs groupes laitiers (Eurial, Savencia, Sodiaal et Terra Lacta) appliquent un malus ou pénalité sur le prix du lait payé au printemps pour modérer la collecte printanière, compensé dans certains cas d’un bonus sur le prix payé en été pour encourager la production lors du creux saisonnier. Après avoir maintenu inchangé le prix de base en avril et mai, Lactalis annonce pour juin une baisse de 10 €/1000 l d’un mois à l’autre. »

« L’évolution du prix du lait différera aussi selon les bassins laitiers. En Franche-Comté, il devrait se maintenir. En revanche, il risque de baisser dans le Massif Central avec des écarts croissants entre les éleveurs selon le profil laitier de leur collecteur/transformateur », note encore l’Institut de l’élevage.

339 €/1000 l en avril

En avril 2020, le prix du lait standard conventionnel (hors bio et AOP/IGP) est estimé à 324 €/1000 l, en retrait de 1,5% par rapport à 2019, indique le ministère de l’agriculture dans une publication Agreste mise en ligne le 16 juin. Tous types de lait confondus, le prix standard s’établit en moyenne à 339 €/1000 l en avril 2020, en retrait de 0,9%, et le prix à teneurs réelles à 362 €/1000 l, en recul de 1%. Dans les plus grands bassins laitiers, cette baisse se situe entre -1,8% pour le Grand Ouest et -0,8% pour le Nord-Picardie. Dans les autres régions, l’évolution est comprise entre -4,4% pour Charente-Poitou et +2,7% pour Auvergne-Limousin.

« Une crise sans précédent » (Conf’)

Les producteurs de lait « vont vivre une crise économique sans précédent », écrit la Confédération paysanne dans un communiqué du 16 juin. Sans aucune transparence dans la filière, les entreprises laitières répercutent leurs éventuelles pertes de ventes (…) Les prix du lait n’ont fait que chuter depuis début 2020, passant de 330 €/t à 315 €/t de lait ces derniers mois. L’écart continue de se creuser avec les grands principes des Etats généraux de l’alimentation qui devaient garantir une rémunération à hauteur des coûts de production. Pour rappel, ceux-ci ont été évalués par l’Institut de l’élevage à 384 €/t de lait pour du conventionnel en plaine. »

« Cette injustice prouve, une fois de plus, que les paysan.ne.s sont la variable d’ajustement d’un système qui les précarise et les détruit. Les remerciements du gouvernement ne suffisent pas alors que la preuve est à nouveau faite de l’inopérance de la loi Egalim ! La régulation des marchés et des volumes au niveau français et européen sont indispensables pour garantir un juste prix, la protection et la reconnaissance du métier d’éleveur.euse. Le ministre de l’agriculture doit réagir. »

BC

A télécharger : Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 19 juin 2020)

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