En juin dernier, une étude publiée par Nutrition & Metabolism s’est penchée sur les liens possibles entre les habitudes alimentaires et les maladies chroniques chez les personnes âgées. Les résultats remettent en question l’idée qu’un régime riche en viande serait néfaste pour la santé. Parmi les trois modèles alimentaires identifiés, c’est chez les personnes consommant le plus de viande (116 g/j contre 95 g/j) que l’on observait la plus faible incidence de maladies chroniques. Selon les auteurs, ce régime devrait donc être privilégié pour la population âgée plutôt qu’un régime végétarien.
La prévalence des maladies chroniques multiples chez les personnes âgées est relativement élevée, posant un risque pour leur santé et des charges financières. De bonnes habitudes alimentaires ont des effets positifs sur la santé. Cette étude visait à identifier les habitudes alimentaires associées à plusieurs maladies chroniques chez les personnes âgées. Les auteurs ont analysé les données de 2 165 participants de plus de 60 ans, en évaluant leurs apports alimentaires par deux rappels non consécutifs de 24 heures. La présence de maladies chroniques multiples a été évaluée sur la base de l’existence de dyslipidémie, hypertension, maladie rénale chronique, troubles du sommeil, diabète, symptômes dépressifs modérés ou sévères, et déficience cognitive, avec au moins deux de ces conditions.
Un régime diversifié avec des protéines animales
Résultats : trois modèles alimentaires et trois types de maladies chroniques multiples ont été identifiés. Les personnes suivant un régime riche en légumineuses, viande, légumes et fruits (modèle diversifié) étaient 59 % moins susceptibles de souffrir de troubles cognitifs et cardiométaboliques que celles suivant un régime riche en lait et œufs, mais pauvre en céréales, et 66 % moins susceptibles de présenter des troubles du sommeil que celles suivant un régime riche en céréales, mais pauvre en lait et œufs. Le modèle diversifié inclut 232 g de viande et produits carnés sur deux jours, contre 191 g dans les deux autres modèles alimentaires, soit un apport hebdomadaire de 812 g/j contre 669 g/j.
Les auteurs concluent que le modèle diversifié est un modèle alimentaire sain pour réduire l’incidence de plusieurs maladies chroniques et devrait être promu auprès des personnes âgées.
Référence : Mao D, Li G, Liang M, Wang S, Ren X. Dietary patterns and multiple chronic diseases in older adults. Nutrition & Metabolism (Lond). 2024 Jun 24; 21(1):36