La prime sur le tourteau de soja non-OGM « vient de dépasser 280 €/t » en raison d’un manque de disponibilités au niveau mondial. Cette situation pourrait perdurer jusqu’en novembre.
Dans un courrier du 15 avril 2021 adressé aux filières de productions animales et à l’administration, les fabricants d’aliments du bétail, privés (Snia) et coopératifs (LCA), « alertent sur les tensions très inquiétantes que nous constatons depuis plusieurs semaines sur le marché des matières premières garanties non OGM et plus particulièrement sur le tourteau de soja, indispensable à l’alimentation de plusieurs espèces animales. Ainsi, la prime sur le tourteau de soja non OGM, qui oscillait autour de 85 € par tonne fin 2020 et en début d’année, a connu une augmentation significative depuis mars pour atteindre 143 €/t au 1er avril 2021 et vient de dépasser les 280 €/t d’après les opérateurs. Plus grave encore, depuis quelques jours, les cotations sont arrêtées par manque de disponibilité de matières premières. Cette situation touche également l’ensemble des pays européens qui ont fait le choix de développer des filières garanties sans OGM (…) Notre capacité à couvrir les besoins des filières françaises garanties sans OGM est aujourd’hui fortement compromise. »
« Cette rupture des approvisionnements pourrait durer a minima jusqu’en novembre prochain, sous réserve notamment des bons résultats de la prochaine récolte indienne. Au Brésil, la situation est plus tendue et dépendra de la capacité à inciter les producteurs à remettre en culture du soja non OGM. Nous demandons en urgence une réunion de travail avec les acteurs et les Autorités pour analyser cette situation et réfléchir à des solutions pour les filières concernées (volailles, lait et toutes les filières utilisant l’allégation nourri sans OGM (< 0,9%). »
Moins de non-OGM au Brésil
« Les tensions sur les marchés mondiaux proviennent d’un manque de disponibilité en soja non OGM », expliquent les fabricants d’aliments. « D’un côté, la demande est très forte en soja standard avec, notamment, certains acteurs comme les Etats-Unis et la Chine qui offrent des prix élevés aux principaux fournisseurs que sont le Brésil et l’Inde, ce qui n’incite pas ces derniers à mettre en culture des variétés non OGM. De fait, nous observons une réduction significative de l’offre. Ainsi, au Brésil, les surfaces en soja non OGM ont fortement diminué sur cette campagne et les agriculteurs se sont orientés vers le soja OGM, offrant de meilleurs rendements. En Inde, des problèmes logistiques internes liés à la crise du Covid-19 entravent la capacité du pays à fournir de la matière première. Notez que cette situation touche également le soja biologique et met là aussi en péril notre capacité à nous approvisionner. De l’autre, le développement des filières non OGM en France et en Europe a entrainé dans le même temps une hausse significative de la demande en soja garanti sans OGM (<0,9%). »
BC