Avec son unité de méthanisation, le Gaec Kerroch-Vihan, à Guern (Morbihan), absorbe plus de 80 % des déjections animales tout en produisant un gaz affichant un bon rendement thermique.
La mise en oeuvre et la gestion d’un projet de méthanisation est un travail de longue haleine. « Il faut compter trois à quatre ans juste pour enregistrer le dossier », prévient Gaëtan Le Seyec, éleveur laitier associé avec ses deux frères, Frédéric et Stéphane, sur le Gaec Kerroch-Vihan. Véritable site industriel, ces agriculteurs doivent en maîtriser la sécurité et se former à la partie biogaz. « C’est essentiel ». C’est toute cette complexité technique et administrative, ainsi que la charge de travail supplémentaire, qu’il faut anticiper avant de se lancer dans un projet de méthanisation.
« La vérification de la qualité du gaz, c’est le second atelier de la matinée une fois que j’ai nourri les vaches », souligne Gaëtan Le Seyec.
Valorisation de la biomasse et production de gaz
Occupant une surface de 5 000 m2, l’unité a été mise en route en mars 2023. La ration de base est de 61 tonnes/jour (environ 22 374 t/an). Elle se compose à plus de 80 % de déjections animales (lisier, fumier), dont 45 % en provenance du Gaec. Le reste est fourni par quatre exploitations voisines. « Nous valorisons leur lisier et nous le rendons sous forme de digestat ». Le complément végétal provient en partie de couverts végétaux. Utilisées comme intrant dans la méthanisation, les Cives (cultures intermédiaires à vocation énergétique) ne doivent pas couler au stockage. « Sinon, c’est 10 % de capacité méthanogène en moins ».
Rentabilité
L’équilibre charges-production d’énergie d’un tel projet a bien sûr été évalué dans l’étude de rentabilité. Ici, la consommation électrique de l’unité de méthanisation est importante. « Mais le rapport est excédentaire », indique Gaëtan Le Seyec. La revente de gaz a été estimée à 942 000 €/an (contrat de 15 ans). Les charges annuelles, à 650 000 €. « Après quelques mois d’activité, nous sommes à 98 % de qualité de gaz », se réjouit l’éleveur breton. « Nous avons donc un bon rendement thermique. C’est mieux payé ». À terme, l’unité de méthanisation du Gaec de Kerroch-Vihan produira un gaz vert capable de chauffer l’équivalent de 1 150 maisons.
NB
Retrouvez l’intégralité de ce reportage dans notre numéro 110 – Grands Troupeaux Magazine