Baisse du nombre d’éleveurs laitiers de 3,4 % en 2017

En 2017, un peu plus de 453 100 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole cotisent à la MSA, un effectif en baisse de 1,9 % par rapport à 2016. Faits marquants de l’année 2017 : prédominance des formes sociétaires, hausse de la superficie moyenne par exploitant, repli de la pluriactivité, et légère hausse des revenus agricoles 2016.

Un recul démographique des chefs le plus élevé de la décennie
Au premier janvier 2017, 453 113 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole sont dénombrés en France métropolitaine, soit un effectif en baisse de 1,9 % par rapport à janvier 2016. Cette baisse, dont l’ampleur est la plus importante de la décennie, résulte exclusivement d’une diminution de l’effectif des chefs d’exploitation agricole. La population des chefs d’entreprise agricole* étant stable. En 2017, le régime des non-salariés agricoles a accueilli 21 472 nouveaux cotisants en qualité de chefs d’exploitation ou d’entreprise, soit une hausse des nouveaux installés de 10,2 % par rapport à 2016. 30 162 individus ont quitté le régime soit  une hausse de 19,3 % en un an. Le taux de remplacement des départs atteint 71 %. Il se dégrade depuis deux ans (2016 : 77 %, 2015 : 74 %).
L’âge moyen des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole progresse encore
En 2017, l’âge moyen des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole progresse de nouveau et s’établit à 49,3 ans (49,0 ans en 2016). Il augmente légèrement pour les hommes (48,4 ans en 2017 contre 48,2 ans un an plus tôt) et davantage pour les femmes (52,1 ans en 2017 contre 51,6 ans en 2015 et 2016).
L’agriculture traditionnelle subit de plein fouet le recul démographique
Toutes les activités agricoles sont impactées par la baisse des effectifs. Dans l’élevage laitier, la baisse atteint 3,4 % entre 2016 et 2017 ; elle atteint 2,9 % pour le secteur des équidés et 2,6 % pour la viticulture. Les effectifs de chefs diminuent également de 1,3 à 1,5 % dans le secteur des cultures spécialisées, de la polyculture associée à de l’élevage, des grandes cultures, de l’élevage en hors-sol et de l’élevage à finalité viande (bovins, ovins, caprins).
90 000 éleveurs laitiers
En 2017, environ 54 % de chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole produisent du lait, des céréales ou du bétail pour la viande. La filière lait compte 90 000 chefs (soit 19,9 % de l’ensemble des chefs), le secteur des cultures céréalières et industrielles en représente 80 000 (17,7 %) et l’élevage pour la viande en rassemble environ 76 200 (16,8 %). A ceux-ci s’ajoutent près de 58 300 chefs qui associent polyculture et élevage (soit 12,9 % de l’ensemble) et environ 47 100 viticulteurs (10,4 % des chefs).
Repli de la pluriactivité
En 2017, 15,3 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole sont pluriactifs, soit 0,8 point de moins que l’année précédente. Ce recul est une rupture tendancielle depuis 2014 car auparavant, le taux de pluriactivité progressait de 0,1 point par an, voire de 0,2 point par an depuis 2009.
Une exploitation ou entreprise agricole sur deux constituée en société
En 2017, 57,5 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole exercent leur activité dans une exploitation ou entreprise constituée en société. En 2017, 50 % des exploitations ou entreprises agricoles – soit +0,8 point par rapport à 2016 –, sont constituées en société et représentent près de 260 500 associés. Entre 2016 et 2017, près de 3 000 chefs ont modifié la forme juridique de leur exploitation de EARL à Gaec. Si la volumétrie est de trois fois inférieure à celle de l’année précédente, les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole profitent encore d’un effet d’aubaine. La constitution désormais possible d’un Gaec entre époux et l’application du principe de transparence de ces sociétés pour l’obtention d’aides de la politique agricole commune sont les deux principaux motifs du regain d’intérêt pour cette forme sociétaire.
Les terres mises en valeur en baisse et la superficie moyenne par chef d’exploitation en hausse
En 2017, la superficie agricole utile (SAU) est de 24,5 millions d’hectares, une surface en repli de 0,4 % par rapport à celle de 2016. L’ensemble des chefs d’exploitation agricole mettent en valeur 23,3 millions d’hectares de terres, tandis que les apporteurs de capitaux qui ne travaillent pas sur l’exploitation détiennent 1,2 million d’hectares. Environ 28 % des apporteurs de capitaux sont dans le secteur céréalier, 18,6 % en viticulture et 13 % en polyculture-élevage. Ils sont très présents notamment dans l’Aisne, l’Aube, la Gironde, la Marne, le Finistère, la Charente, et en Alsace. La superficie moyenne par exploitant poursuit son ascension : elle atteint 55,9 hectares en 2017 contre 55,0 hectares un an plus tôt. La répartition des superficies d’exploitation demeure inégalitaire puisqu’un exploitant sur deux met en valeur une superficie qui n’excède pas 43,5 hectares ; pour 25 % des exploitants, la superficie mise en valeur ne dépasse pas 17,7 hectares, tandis que pour les 25 % de chefs les mieux lotis en termes de terres, la surface exploitée est supérieure ou égale à 77 hectares.
Une progression des revenus agricoles que de 1%
Toutes productions confondues, les revenus professionnels de 2016 progressent de 1 %. Hormis le secteur céréalier (-20,8 %), tous les secteurs profitent de cette embellie. Dans l’élevage en hors-sol, les revenus professionnels de 2016 augmentent fortement (+ 41,9 %) ; dans l’élevage laitier, la progression atteint 1,2 %. Ces secteurs se redressent après des évolutions de revenus très négatives en 2015 (- 11,7% pour la filière hors-sol et – 30,7 % pour la filière laitière). Dans l’élevage à finalité viande et en viticulture, les revenus professionnels sont à nouveau en hausse. La progression s’élève à 24,8 % dans la filière viande et 1,7 % dans la viticulture. Dans le secteur des céréales et des cultures industrielles, les revenus professionnels de 2016 baissent de 20,8 %. L’année précédente, les revenus avaient déjà diminué de 21,5 %.
Les disparités ne sont pas uniquement intersectorielles, mais également intrasectorielles.
Les grandes cultures et la polyculture-élevage, qui concentrent le plus grand nombre de déficits, sont aussi les filières (avec la viticulture) où les revenus professionnels se révèlent les plus élevés. Ainsi, plus d’un céréalier sur cinq a des revenus professionnels en 2016 parmi les plus élevés ; la proportion est de un sur quatre en viticulture et de un sur dix dans la polyculture associée à de l’élevage.

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