En lait, les premiers résultats d’une étude Cerfrance montrent que « performances carbone et économique vont plutôt de pair ».
« Les indicateurs du bilan carbone et les données économiques de 288 exploitations laitières ont été analysés. En moyenne, elles émettent 1,07 kg éq.CO2/l, stockent 0,10 kg et ont donc une empreinte carbone de 0,97 kg éq.CO2/l », indique une publication de l’Atelier des études économiques Cerfrance mise en ligne le 30 octobre.
« La marge aux 1 000 l de l’atelier lait est plus élevée dans les exploitations ayant une faible empreinte carbone. Cela s’explique essentiellement par le coût alimentaire. Les exploitations avec un faible coût alimentaire sont en effet surreprésentées dans le quart des exploitations avec l’empreinte carbone la plus faible. L’alimentation du troupeau peut en effet être un levier à la fois économique et carbone de performance. »
Réduire les intrants
« Les exploitations qui dégagent un bon niveau de marge brute globale sur produit brut ont en moyenne une empreinte carbone plus faible. En effet, plus le taux de marge brute globale augmente par rapport au produit brut d’exploitation, moins la part de charges opérationnelles, et donc d’intrants, source d’émissions carbone indirectes, est conséquente. »
« Dans les exploitations avec une faible empreinte carbone sur le lait, la part des exploitations avec une bonne performance économique (mesurée au travers du ratio valeur ajoutée/produit brut d’exploitation (hors aides) tend à être un peu plus forte. L’analyse met aussi en évidence la dispersion des données : une bonne performance carbone ne se traduit pas systématiquement par une bonne performance économique (même si celle-ci est plus fréquente), et vice-versa. »
D’autres leviers d’action
Pour diminuer l’empreinte carbone des exploitations laitières, « deux types de leviers se dégagent des plans d’action carbone : l’optimisation du système d’élevage existant ou son évolution. L’optimisation technique est primordiale pour atteindre une bonne performance carbone. Cela implique l’utilisation de leviers tels que la réduction de l’âge au vêlage des génisses, l’amélioration de la performance génétique, davantage de prairies dans la rotation et l’allongement de leur durée de vie, ainsi que la réduction de l’effectif de renouvellement du troupeau. L’évolution du système, quant à elle, recouvre l’introduction ou l’augmentation du pâturage, la recherche d’autonomie protéique et l’augmentation de la surface en prairies permanentes. »
Cerfrance souligne encore « la particularité des gains carbone sur un élevage laitier : la part de la production de viande représente une partie mineure des émissions d’une exploitation laitière. Cependant, les leviers d’optimisation de la conduite de troupeau, mais également ceux visant à engraisser les réformes ou des veaux laitiers, représentent une majeure partie des réductions d’émissions. »
BC