La FNPL impute au ministre de l’économie les difficultés à négocier le prix du lait en ce début d’année. Et, partant, le malaise et la mobilisation des éleveurs.
Les dirigeants de la FNPL ont fait le point, le 23 janvier à Paris devant la presse, sur les dossiers laitiers, à commencer par les discussions tarifaires annuelles avec la transformation et la distribution. « Bruno Le Maire n’attend depuis des mois que des baisses de prix. Aujourd’hui, le résultat est là : la fin des négociations commerciales s’oriente vers des baisses de prix (déflation entre 0 et – 1 % sur les négociations avec les PME, selon les retours de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF). »
Les PME (petites et moyennes entreprises) réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 350 millions d’euros devaient achever leur négociation tarifaire 2024 au 15 janvier, les autres ayant jusqu’au 31 janvier pour aboutir, selon le calendrier accéléré décidé par Bruno Le Maire pour tenter de juguler l’inflation, en crantant au plus vite la baisse des cours de certaines matières premières.
Le grand écart des prix
D’ordinaire, les négociations commerciales s’achèvent au 1er mars. La volonté d’anticiper du ministre n’a pas laissé le temps aux OP (organisations de producteurs) de négocier avec les transformateurs, regrette la FNPL. Résultat, Lactalis n’a toujours pas conclu d’accord avec l’Unell à quelques jours de la fin de des négociations tarifaires. Le leader français est loin d’être le seul dans cette situation. « Excepté Bel ou Triballat, aucun transformateur n’est en mesure de discuter efficacement avec les distributeurs », explique en substance Yohan Barbe, le trésorier de la FNPL. Il s’attend néanmoins à ce que Savencia annonce une augmentation du prix du lait sur février et mars 2024.
Pour l’heure, Lactalis et Savencia ferment la marche en termes de prix du lait en janvier 2024, avec des prix de base (38/32) de l’ordre de 405 €/1000 l, selon la FNPL. A l’inverse, la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH) s’affiche à près de 490 €/1000 l. Aucun autre leader du secteur (Agrial, Bel, Rians, Sodiaal, Danone) ne franchit les 450 €/1000 l alors que l’application de l’accord interprofessionnel conduit à un prix de revient minimum de 442 €/1000 l, en hausse de 6 % sur un an, souligne Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL.
BC
Photo : Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, montre la lettre ouverte qu’il a adressée le 23 janvier au ministre de l’économie (crédit : FNPL)