Valérie Blandin, productrice de lait dans la Manche, vient d’être élue à la présidence des Maîtres Laitiers du Cotentin.
A l’issue d’une assemblée générale réunie le 6 septembre à Valognes (Manche), le conseil d’administration de la coopérative a porté Valérie Blandin, 41 ans, à sa présidence, en remplacement de Christophe Levavasseur, à ce poste depuis 22 ans. Le groupe normand a réalisé en 2021/2022 un chiffre d’affaires de 1,968 milliard d’euros pour un résultat net de 19,4 millions d’euros. La collecte a atteint 471 millions de litres de lait (+ 7,9 Ml) et le prix moyen 396,25 €/1000 l (toutes primes et qualités comprises).
Conseillère en agriculture au Centre d’économie rurale (CER) de la Manche pendant onze ans, Valérie Blandin a ensuite rejoint son mari sur l’exploitation familiale. Dans un communiqué diffusé par les Maîtres Laitiers du Cotentin, la nouvelle présidente indique aborder son mandat « avec beaucoup d’humilité », sans chercher à dissimuler les difficultés qui attendent, selon elle, la filière laitière en général et sa coopérative en particulier : « le prix du lait ne suffira pas à tout régler ; chacun doit veiller à sa performance économique. Or, le groupe, dans toutes ses composantes, doit être performant dans un environnement totalement perturbé, où la guerre en Ukraine s’est ajoutée à la Covid et à l’inflation. »
« Lait et main d’œuvre de plus en plus rares »
« Après avoir traversé trois années très difficiles, c’est déjà une belle performance que d’avoir résisté et réussi à sortir nos résultats, relève Valérie Blandin. Mais en même temps, nous avons atteint une étape où il va falloir réinvestir dans la maintenance et la modernisation de nos filiales et leurs systèmes d’exploitation ainsi que sur nos sites industriels. A ces investissements productifs, nous sommes engagés transversalement sur des investissements durables avec le projet Héraklès (1). Il faudra faire demain aussi bien avec des ressources de plus en plus rares : les énergies, les intrants, le lait – qui pourrait connaître une pénurie – mais aussi la main d’œuvre. Il faut tout faire pour éviter d’être dépendants des éléments extérieurs, ce qui est aussi vital pour notre indépendance et la conduite de notre destin. »
« Nous allons donc être très attentifs à la production de chacun pour améliorer notre performance générale, poursuit la présidente. La société de demain devra être à la fois plus responsable et inventive car, je le répète, les ressources vont être de plus en plus rares (…) Je n’ai pas l’ambition de doubler le patrimoine que mes pairs me confient. J’ai à apprendre de ceux qui m’entourent mais avec déjà une formidable envie de poursuivre avec les équipes la construction de cette belle aventure qu’est la coopérative des Maîtres Laitiers du Cotentin. »
Un groupe industriel diversifié
Le groupe coopératif emploie 5 235 salariés dans la production, la transformation et la distribution : la coopérative compte 1 066 sociétaires producteurs implantés sur 655 exploitations dans la Manche ; la holding industrielle Evoling réunit la Fromagerie Réo (Manche) et la société Yéo (Toulouse) ; la holding de distribution France Frais est constituée de 129 filiales et dépôts répartis sur l’ensemble du territoire français.
Les six sites industriels (Sottevast, Valognes, Méautis, Savigny-le-Temple, Lessay, Toulouse) produisent une grande diversité de produits laitiers : lait, fromages frais, fromages, fromages portions, crème, beurre, faisselles, petits suisses, yaourts. Le groupe possède cinq marques propres (La Mère Richard, Édouard Conus, Réo, Yo’Gourmand, Campagne de France) et est orienté vers cinq grands marchés : la restauration hors-foyer (restauration collective scolaire, médico-sociale, entreprises, restauration commerciale et boulangerie-viennoiserie-pâtisserie), l’export, la grande et moyenne distribution (notamment avec les marques de distributeurs), les circuits spécialisés (crèmerie, fromagerie, épicerie) et les industriels de l’agroalimentaire, précise encore le communiqué.
BC
(1) Il s’agit d’un plan de performance énergétique, démarré en 2020, visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur les sites normands de transformation.
A lire également :
Les coopératives laitières dans la seringue (5 sept. 2022)
A télécharger :
Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 9 sept. 2022)
Le prix du lait dans l’UE (Commission européenne, 7 sept. 2022)
Tableau de bord européen des produits laitiers (DG Agri, 7 sept. 2022)