Au-delà du 15 mars, un couvert encore en place risque de pénaliser le maïs fourrage qui suit par épuisement des ressources en eau et en azote, rappelle l’Institut du végétal (Arvalis).
La date de destruction des cultures intermédiaires résulte d’un compromis : le couvert doit avoir eu le temps de jouer son rôle de piège à nitrates et de protection du sol vis-à-vis de l’érosion, sans dégrader le potentiel de la culture qui suit. Les observations en essais montrent qu’au-delà du 15 mars, un couvert encore en place risque de pénaliser le maïs qui suit par épuisement des ressources en eau et en azote, rappelle Arvalis dans un communiqué du 19 février.
Un couvert développé est plus facile à détruire
Que ce soit par le gel, le roulage, un travail superficiel voire un broyage, un couvert bien développé est plus facile à détruire. Outre sa capacité à enrichir le sol en matière organique, son autre intérêt est la forte concurrence qu’il exerce sur les adventices et les repousses. Certaines espèces sont touchées par le gel de façon quasi systématique comme la féverole, le niger et le tournesol. Mais beaucoup d’espèces sont encore en place en sortie d’hiver si les températures ne sont pas descendues au-deçà de -5 à -10°C. C’est le cas de la moutarde ou du radis, de la phacélie, des graminées en général.
Eviter d’intervenir en conditions humides
En sortie d’hiver, lorsque le sol n’est pas encore très bien ressuyé et en l’absence de forte gelée, le broyage est l’opération la moins difficile à mettre en œuvre. Mais attention aux risques de compaction d’une partie de la surface du sol. Le broyage est adapté à presque toutes les situations sauf si le sol est trop humide et peu portant. Un travail superficiel du sol convient également. Une humidité du sol trop élevée peut avoir des conséquences sur l’implantation du maïs qui suit, notamment en non labour (mottes, lissages…). Dans ce cas, il faudra saisir les courts créneaux adaptés (sol gelé, sol bien ressuyé) ou choisir une technique moins dépendante de l’humidité du sol. En cas de labour, l’intervention doit être réalisée peu de temps avant le semis du maïs. Au préalable, il est nécessaire de détruire la culture intermédiaire, idéalement en février, avec un passage d’outil (broyeur, déchaumeur…).
Semis sous couvert vivant : difficile pour le maïs
Six essais ont été conduits par Arvalis entre 2013 et 2017 pour mesurer l’impact d’une implantation de maïs, en semis direct dans un couvert de légumineuse déjà installé et maintenu vivant dans la culture. Il en ressort que le maïs n’est pas la culture qui se prête le mieux à ce type de conduite. En effet, les légumineuses démarrent leur cycle végétatif plus tôt que le maïs au printemps et exercent donc une compétition précoce, dommageable pour la culture principale. La levée du maïs est également plus délicate en semis direct dans le couvert ou si un travail du sol a créé des mottes dans le lit de semences.
(source : Arvalis)