La Confédération paysanne, la Fnab et les Civam dressent un bilan sévère de la loi Egalim.
« Deux ans après sa promulgation, la loi EGalim est définitivement à l’abandon », estime une trentaine d’organisations dans une note d’analyse de 20 pages. « Le constat d’échec est sans appel : la quasi-totalité des indicateurs est au rouge et des reculs sont à noter. Presque aucune des ambitions et bonnes intentions déclarées en grande pompe n’ont été suivies d’effet. »
« Les principales ambitions du quinquennat pour la transition sociale et écologique du système agroalimentaire sont à la dérive :
- Le revenu paysan n’est pas revalorisé, les profits de l’industrie et de la distribution continuent d’augmenter, les prix au consommateur aussi.
- Les négociations commerciales ne sont pas plus encadrées qu’avant et subissent même des tensions croissantes.
- Les ambitions en matière de réduction de pesticides ont été revues à la baisse, avec un recul notable : le retour des néonicotinoïdes.
- La protection des riverains contre les pesticides n’a pas avancé, l’Etat se défausse en livrant cette protection au rapport de forces sur les territoires.
- Les objectifs d’au moins 20% de bio dans la restauration collective et de 15% de surface en agriculture biologique en 2022 ne pourront être atteints, faute de moyens suffisants. Nous n’en sommes respectivement qu’à 4,5% et 8,5%.
- Aucune transition des modes d’élevage, intégrant notamment une meilleure prise en compte du bien-être animal, n’a été sérieusement amorcée au sein des filières.
- Enfin, la loi a laissé de côté de nombreuses questions pour lesquelles tous les indicateurs sont au rouge : climat, solidarité internationale, biodiversité, nutrition et alimentation… »
BC
(1) La loi pour l’Équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine, durable et accessible à tous est issue des États généraux de l’alimentation lancés en 2017.