L’année laitière 2019 a débuté « dans un contexte davantage favorable » comparativement aux deux précédentes, estime le Cniel. La suite dépendra fortement de la gestion du Brexit.
Benoît Rouyer, agro-économiste au Cniel, fait état, dans sa dernière conjoncture vidéo mensuelle, d’un marché des produits laitiers « davantage équilibré » : le prix du beurre, sans retrouver ses niveaux historiques de 2017, se maintient à un niveau « honorable » (4 500 €/t) alors que la poudre de lait écrémé (2 000 €/t) s’est installée au-dessus du prix d’intervention depuis le mois de janvier.
En France, la collecte « a retrouvé, depuis le début mars, son niveau de l’année précédente ». Un redressement qui « demande cependant à être confirmé eu égard au manque de fourrage dans de nombreuses régions ». Dans l’UE, la collecte demeure en retrait (-1,8% en janvier) alors qu’elle est sur la pente ascendante en Nouvelle-Zélande (+4,27% entre février 2018 et janvier 2019).
Brexit : taxes en vue
Si « 2019 démarre dans un contexte d’offre et de demande davantage favorable » que 2017 et 2018, Benoît Rouyer invite à « rester prudent » car la suite de l’année « dépendra fortement » des conséquences du Brexit qui, « pour l’instant, ne sont pas encore clairement établies ». Le Royaume-Uni, 3e client de la France pour les produits laitiers, lui en a importé pour 600 millions d’euros en 2018, a rappelé Gérard You (Institut de l’élevage), le 2 avril à l’occasion de la journée Grand Angle Lait. En cas de « no deal » (absence d’accord de sortie de l’UE), des taxes à l’importation de 60 €/100 kg sur le beurre et de 25 €/100 kg sur le fromage sont « évoquées », a indiqué l’Irlandais Ray Keatinge, coordinateur du projet européen Eurodairy (Quels systèmes laitiers pour demain ?).
BC
A télécharger :
Les prix du lait dans l’UE en février 2019 (Commission européenne, 4 avril 2019)
Tableau de bord européen des produits laitiers (Commission européenne, 4 avril 2019)
note hebdomadaire de conjoncture (FranceAgriMer, 5 avril 2019)
Le revenu des producteurs de lait en 2018 (Institut de l’élevage, mars 2019)