Les systèmes herbagers, plus économes et autonomes, affichent de meilleures performances économiques que la moyenne des élevages laitiers du Grand Ouest, montre une étude des Civam.
Les Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam) ont analysé les données comptables de plusieurs centaines d’exploitations laitières de Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire entre 2008 et 2017. Chaque année, les résultats de 314 élevages représentatifs du réseau d’information comptable agricole (Rica) et de 127 fermes herbagères en agriculture durable (AD), dont 68 bio, ont été comparés.
Les fermes AD mobilisent moins de moyens de production que la moyenne du Rica : moins de surface (- 8 %), d’animaux (- 15 %), de matériel et de bâtiments (- 13 %). En dépit d’un produit d’activité par actif et par an inférieur (85 920 € contre 105 188 €), les fermes AD non bio dégagent plus de résultat courant par actif : 24 406 € contre 18 769 €. En bio, le résultat atteint 29 195 €. Le revenu disponible augmente dans des proportions encore supérieures : 17 915 € (Rica), 24 920 € (AD non bio), 30 866 € (AD bio). L’« efficacité du capital » suit la même tendance : 11 %, 17 % et 22 % respectivement.
En conclusion, l’étude note qu’entre 2008 et 2017, « toutes les fermes laitières du Grand Ouest se sont agrandies. Cet agrandissement s’est traduit par des moyens de production en plus par actif et, au final, moins d’actifs agricoles sur les territoires (…) Au niveau technique, il n’y a pas d’améliorations significatives des performances des fermes Rica, que ce soit dans la conduite de l’élevage ou celle des cultures (…) Les systèmes herbagers s’en sortent mieux. Ils montrent qu’il est possible de faire différemment : en recherchant un système économe et autonome, créateur de valeur ajoutée grâce à l’intensification à l’hectare des processus biologiques, on peut rémunérer des actifs agricoles, garder des outils de production transmissibles et être à la hauteur des enjeux environnementaux. »
BC