Lait : « bonne tenue des cours »

Néanmoins, « de nombreux opérateurs se montrent prudents face à l’incertitude de la demande internationale pour l’instant solide », avertit l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa lettre Tendances Lait Viande parue le 15 décembre.

« En cette fin d’année 2020, les marchés laitiers résistent à la crise sanitaire apparue il y a près de 10 mois. L’optimisme semble même de mise en Nouvelle-Zélande. Les enchères de Fonterra ont enregistré trois hausses consécutives et la coopérative néo-zélandaise a, début décembre, revu à la hausse sa fourchette de prix pour la campagne en cours compte tenu de la bonne tenue des achats chinois. Pourtant, de nombreuses interrogations pèsent sur la poursuite de cette tendance. Les mesures de confinement, en Europe comme aux États-Unis, qui impactent la consommation, évoluent en fonction d’une situation sanitaire très aléatoire et imprévisible. Outre-Atlantique, une incertitude supplémentaire concerne la poursuite des achats publics de produits alimentaires par la future administration Biden. Face à une production laitière en hausse, notamment aux États-Unis alors qu’elle marque le pas en Océanie, le salut devrait donc venir de l’exportation vers les bassins déficitaires, en Asie et au Moyen-Orient. Mais la situation économique mondiale devient préoccupante et les acheteurs rechignent à se couvrir sur le long terme. »

Beurre et poudre « sous pression »

« Le prix du beurre demeure sous pression en France, suite aux nouvelles mesures restrictives mises en place pour lutter contre la Covid-19. La cotation Atla (1) du beurre sur le marché spot s’est légèrement effritée en novembre, passant de 3 380 €/t à 3 300 €/t (-8%/2019) début décembre. Le confinement débuté fin octobre a de nouveau réduit les ventes en restauration hors-domicile, seule la restauration collective restant ouverte avec une fréquentation réduite. La hausse des achats des ménages devrait en partie compenser la réduction de ce débouché. »

Le marché des protéines laitières est, lui aussi, « sous pression », selon l’Idele. « Avec des fabrications haussières dans les principaux pays producteurs, les cours de la poudre maigre ont été orientés à la baisse en novembre, reperdant une partie de la hausse enregistrée en octobre. Mais les stocks demeurent bas et devraient soutenir les cours. »

Fromage et lactosérum « fermes »

« Les cours des fromages sont restés fermes en Europe. Le cours de l’emmental (moyenne UE) a progressé pour le 2e mois d’affilée, retrouvant en novembre son niveau de mai 2020 à 4 976 €/t (+5%/2019). Celui du gouda enregistre son 3e mois consécutif de stabilité à 3 080 €/t (-2%/2019). Les fabrications demeurent bien orientées (+1,7% au 3e trimestre) pour satisfaire une consommation intérieure qui ne pâtit pas trop des restrictions sanitaires prises dans les différents pays. Les exportations européennes ont également été dynamiques au 3e trimestre (+11%/2019) et ont écoulé la plus grande partie des fabrications supplémentaires sur cette période. »

« Le marché du lactosérum en poudre reste ferme et les cours sont orientés à la hausse. La progression est modérée dans l’UE, avec des hausses comprises entre +1% (Allemagne et Pays-Bas) et +3% (France) d’un mois sur l’autre, pour maintenir les cours au-dessus des 700 €/t. Aux États-Unis, la hausse atteint +9% entre octobre et novembre. Les achats chinois, pour nourrir un cheptel porcin en pleine recapitalisation, sont dynamiques (+37% sur les 10 premiers mois) et tirent les exportations états-uniennes alors que la production évolue en dent de scie, en lien avec celle de fromages. »

BC

(1) L’Association de la transformation laitière française (Atla) réunit l’industrie (Fnil) et les coopératives laitières.

A télécharger :

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 21 décembre 2020)

Tableau de bord européen des produits laitiers (DG Agri, 9 décembre 2020)

Les prix du lait dans l’UE (DG Agri, 1er décembre 2020)

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