Les fabricants d’aliments dans le rouge

Le secteur, confronté à une baisse des tonnages, peine à répercuter le renchérissement de ses approvisionnements.

En 2022, « les spécialistes des aliments composés ne sont pas parvenus à répercuter totalement la hausse des prix des matières premières dans leurs prix de vente », constate le Crédit Agricole dans son dernier Observatoire des métiers du grain. « Ils n’ont pas pu couvrir la hausse des autres intrants, en particulier les prix de l’énergie dont les industries sont fortement consommatrices. Leur rentabilité affiche ainsi une baisse importante en 2022 ». Le ratio EBITDA/CA (1) revient à 1,2 %, après 2 % en 2021 et 2,3 % en 2020. Le résultat net passe dans le rouge : – 0,2 %, après + 0,6 % en 2021 et + 0,8 % en 2020.

« Les marges de manœuvre de ce secteur restent, de fait, limitées » en comparaison des autres secteurs agroalimentaires, poursuit le Crédit Agricole. « Si cela ne remet pas en cause la résilience structurelle de l’activité, les niveaux (de rentabilité, ndlr) atteints cette année sont particulièrement bas. » Cela étant, la structure financière des fabricants d’aliments composés « reste correcte » en moyenne, en dépit d’une « très forte dispersion des situations financières » individuelles. Ces entreprises devront rester sous surveillance lors des prochains exercices « tant la capacité à dégager des résultats et des marges reste limitée » dans le secteur.

En dépit d’une chute de 6,6 % des tonnages en 2022, le chiffre d’affaires de la nutrition animale (fabricants d’aliments + firmes services) a progressé de 11 % en comparaison des trois années précédentes, « plutôt marquées par une certaine stabilité », note le Crédit Agricole. « La hausse visible du chiffre d’affaires de ce secteur, exclusivement liée à l’effet prix, devrait être limitée à cet exercice. Les prix des grains ont en effet entamé une baisse très nette depuis juillet 2022 en raison de fondamentaux lourds à l’échelle mondiale sur l’ensemble des grains. »

BC

(1) L’EBITDA est le solde entre les produits d’exploitation et les charges d’exploitation qui ont été consommées pour obtenir ces produits. Il correspond donc au résultat du processus d’exploitation, et diffère du résultat d’exploitation dans la mesure où il ne prend pas en compte les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d’actif (source : Crédit Agricole).

A télécharger :

Hausse des fabrications d’aliments en août 2023 (Snia/LCA, 19 octobre 2023)

La décarbonation des filières animales (Crédit Agricole, 17 oct. 2023)

Baisse du prix des aliments en août (ministère de l’agriculture, 13 oct. 2023)

Qualité des triticales 2023 (Arvalis-FranceAgriMer, octobre 2023)

Qualité des orges fourragères 2023 (Arvalis-FranceAgriMer, octobre 2023)

Qualité des blés 2023 (Arvalis-FranceAgriMer, septembre 2023)

 

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