Dans un nouveau rapport, FranceAgriMer décortique les structures de la production laitière nationale.
Depuis la fin des quotas laitiers, intervenue le 1er avril 2015, « les tendances observées au cours des campagnes précédentes se sont poursuivies, à savoir une diminution du nombre d’exploitations laitières livrant du lait et une augmentation de la livraison moyenne par exploitation », constate un rapport de FranceAgriMer mis en ligne le 22 juillet. « Néanmoins, alors que le rythme de réduction des effectifs de livreurs avait ralenti entre 2011 et 2014 (-11,6% contre -13,4% entre 2008 et 2011), la tendance à la baisse s’est à nouveau accélérée depuis la fin des quotas (-13,2% entre 2014 et 2017). Ce constat est néanmoins à nuancer en valeur : 8 573 livreurs de moins ont été dénombrés au cours des trois dernières campagnes, contre 8 484 de moins entre 2011-12 et 2014-15. Lors de la campagne 2017-18, il ne reste ainsi que 56 364 livreurs de lait de vache en France. En revanche, si les exploitations ont continué à s’agrandir (d’un point de vue niveau de production), le développement constaté a eu tendance à se freiner sur l’ensemble de la période (+14,1% entre 2014 et 2017, soit +52 600 l, contre +20,6% entre 2008 et 2011, soit +55 600 l), en raison notamment du repli de la livraison nationale depuis la fin des quotas et la crise (-0,9%). En 2017-18, un livreur français produit en moyenne un peu plus de 424 000 litres. »
800 000 l et plus dans 10% des exploitations
« Le phénomène d’agrandissement des exploitations est confirmé par la répartition des livreurs par classe de livraison. En 2008-09, près des deux tiers des exploitations avaient livré moins de 300 000 litres de lait de vache, alors que moins de 1,5% en avaient livré plus de 800 000 litres. Neuf campagnes plus tard, ils sont 10% à livrer plus de 800 000 litres mais 38,6% à livrer moins de 300 000 litres. » FranceAgriMer souligne encore qu’en 2017-18, les classes de livraison affichant une croissance de leurs effectifs par rapport à la campagne 2014-15 sont celles de 600 000 litres et plus, « avec des hausses d’autant plus marquées que la classe est élevée. Toutes les classes inférieures à 600 000 litres sont en recul, particulièrement prononcé pour les plus faibles. »
« Cette évolution des effectifs et de leur répartition par classe a conduit à une modification de la répartition des volumes de lait livré par classe de livraison. Notamment, les exploitations livrant plus de 800 000 litres de lait en 2017-18 ont fourni 25,2% du lait de vache national, contre seulement 5,1% en 2008-09. Les petites exploitations livrant moins de 300 000 litres en 2008-09 étaient alors à l’origine de 39,6% du lait collecté en France, une part tombée à 15,5% en 2017-18. »
Part grandissante des formes sociétaires
« Les exploitations laitières livrant du lait de vache se répartissent principalement selon quatre formes juridiques :
– les exploitations individuelles : si en 2008-09 elles représentaient encore la majorité des effectifs (46%), leur part est tombée à 30,7% en 2017-18, derrière les GAEC ;
– les GAEC (Groupements agricoles d’exploitation en commun) : ils sont en effet devenus les formes les plus répandues, puisque 39,5% des exploitations en sont en 2017-18, contre 26,5% neuf campagnes plus tôt ;
– les EARL (Exploitations agricoles à responsabilité limitée) : leurs effectifs ont progressé jusqu’en 2014-15, leur part passant de 24,4% à 28,2%, mais elles ont perdu du terrain sur les dernières campagnes pour une part qui s’est établie à 25,6 % en 2017-18 ;
– même si les effectifs restent bien moins significatifs, l’évolution a été similaire pour les SCEA (Sociétés civiles d’exploitation agricole), dont la proportion a augmenté jusqu’en 2014-15 pour atteindre 3,2%, avant de diminuer (2,8% en 2017-18). »
« Il existe d’autres formes juridiques, d’une grande diversité, allant des établissements publics aux différents types de groupements, en passant par les SARL et autres formes de sociétés, mais elles restent encore relativement confidentielles », note FranceAgriMer.
« Le phénomène d’agrandissement des exploitations détaillé précédemment peut être observé pour chacune des quatre formes juridiques les plus répandues. L’augmentation de la livraison moyenne par exploitation entre 2008-09 et 2017-18 a été du même ordre de grandeur (+38-39%) pour les exploitations individuelles (+64 850 litres), les EARL (+113 980 litres) et les GAEC (+187 620 litres). Sur la période plus récente, une accélération peut toutefois être notée pour les GAEC (+10% entre 2014-15 et 2017-18) par rapport aux exploitations individuelles (+8,9%) et aux EARL (+6,9%). Mais la croissance la plus importante, que ce soit sur les trois dernières campagnes (+12,5%) ou depuis 2008-09 (+55,8%, soit +187 630 litres), est à mettre au compte des SCEA », observe FranceAgriMer.
BC
A télécharger : Les structures de production laitière en France (FranceAgriMer, juillet 2019)
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