Royaume-Uni – Des experts recommandent de recourir à l’analyse comparative pour identifier les exploitations laitières employant un taux élevé d’antibiotiques. Une étude publiée dernièrement outre Manche par Vet Record révèle que si le recours aux antibiotiques se situe dans la moyenne pour la majorité des exploitations laitières britanniques, il subsiste un noyau dur affichant des niveaux d’utilisation très élevés. Selon les chercheurs, l’identification de ces fermes fortement utilisatrices permettra de mettre en place des stratégies ciblées pour prévenir les pathologies, aider à réduire l’usage des antibiotiques et lutter contre la résistance à ces derniers. La résistance aux antimicrobiens (RAM) représente en effet une menace croissante pour la santé humaine et animale. Toutefois, afin d’identifier les zones où l’utilisation d’antibiotiques pourrait être réduite ou remplacée, il est nécessaire de mesurer l’usage des antimicrobiens (UAM) dans les fermes laitières du Royaume-Uni. C’est ce que le groupe santé des troupeaux laitiers de l’École de médecine vétérinaire et des sciences de l’Université de Nottingham a entrepris. Se servant des données médicales remontant des fermes et des données sur les ventes d’antibiotiques, les scientifiques ont analysé l’usage des antibiotiques au sein de 358 fermes laitières sur une période de 12 mois, ce qui représente plus de 81 500 vaches laitières (ou 7 % du cheptel laitier anglais). Les résultats montrent un large spectre d’utilisation des antibiotiques dans les exploitations laitières. Plus des 3/4 des antibiotiques utilisés ont été administrés par injection. Cette étude fait également apparaître que ce sont les exploitations les plus aisées qui ont le plus recours aux antibiotiques : 25 % des plus riches d’entre elles utilisent 52 % des antibiotiques. L’emploi d’antibiotiques oraux et de bains de pieds aux antibiotiques sont également plus fréquents dans les fermes où l’utilisation globale est élevée. L’équipe de chercheurs a également créé un outil de calcul d’utilisation d’antibiotiques, permettant aux vétérinaires de comparer le niveau d’utilisation entre exploitations laitières. Ils suggèrent de s’attaquer à réduire l’UAM parmi la minorité d’utilisateurs recourant massivement aux antimicrobiens tout en maintenant des normes élevées de santé, de bien-être et de production. Parallèlement, ils rappellent que l’assistance et les conseils des vétérinaires participent à l’amélioration du bien-être du troupeau et réduisent la nécessité de recourir aux antibiotiques. La vétérinaire Lucy Coyne souligne que l’analyse comparative de l’utilisation des antimicrobiens pourrait constituer un outil fort utile pour sensibiliser les agriculteurs à leur niveau actuel d’utilisation des antimicrobiens et les aider à identifier les méthodes leur permettant de diminuer cette pratique.
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