Les agriculteurs espagnols mobilisés pour un mois

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Après l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, les agriculteurs et les éleveurs espagnols se mobilisent dès ce 7 février 2024. Ils réclament le durcissement des règles des importations sur des produits alimentaires qui ne respectent pas les exigences européennes. Comme leurs homologues français, ils dénoncent le poids de « la paperasse ». « Nous voulons travailler la terre, nous voulons soigner nos animaux, pas remplir des papiers et des papiers ! » s’exclame une éleveuse au micro de nos confrères du journal 20 Minutos. Les cortèges de tracteurs défilent sur les grands axes routiers partout en Espagne, à Valladolid, à Valence, à Pampelune, à Saragosse ou Gérone. Sur les pancartes, ce slogan : « Sans agriculture et sans élevage, ta table est vide ». Symboles des importations qui fâchent le monde agricole espagnol, les accès aux marchés d’approvisionnement en gros et aux ports seront bloqués. Un calendrier d’actions, programmé sur tout le mois de février, prévoit le blocage des ports de Tarragone (Catalogne) et de Santander (Cantabrie, côte nord du pays) le 13 février. Une manifestation devrait se tenir devant les portes du Ministère de l’agriculture, à Madrid, le 21 février.

Une sécheresse majeure

Ces mobilisations s’organisent alors que la Catalogne, confrontée à une sécheresse majeure, vient d’actionner un plan d’urgence. Les agriculteurs doivent réduire de 80% leur consommation d’eau (50% pour les éleveurs). S’il ne pleut pas au printemps, l’élevage ne sera plus en mesure de faire face à cette crise. Les pâturages sont secs, il n’y a pratiquement pas de nourriture pour les animaux. Dans ce contexte, le prix de la paille flambe. « Nous n’avons pas d’issue. Nous devrons emmener les vaches à l’abattoir ou elles mourront de faim « , témoigne le 3 février dernier Jaume Cases, sur le site d’information espagnol InfoLibre. Cet éleveur bovin bio est en système extensif. En temps normal, son troupeau de 130 vaches pâture neuf mois par an, d’avril à décembre. L’hiver, il est nourrit avec les coupes d’herbe. Là, tout et sec et l’éleveur espagnol achète la paille aux agriculteurs français. « Il y a deux ans, je payais environ 40 euros l’unité de paille qui sert à nourrir une vingtaine de vaches par jour. Aujourd’hui, c’est 150 euros ».

Défendre un modèle familial

En Andalousie, frappée elle-aussi par une grave sécheresse, on pouvait lire sur les pancartes des manifestants ce 7 février : « No es sequia, es mal gestion »« Ce n’est pas la sécheresse, c’est la mauvaise gestion ». A Malaga, qui compte le secteur caprin le plus important de la région andalouse avec 250 000 têtes, les éleveurs manquent d’eau pour abreuver les chèvres. En décembre 2023, l’un d’entre-eux, Juan Francisco Diaz, témoignait sur la télévision locale et indiquait qu’il était contraint d’acheter des cuves d’eau. Interrogé en direct sur la télé locale Canal Malaga, Antonio Rodríguez, responsable de la filière élevage au sein de la Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs (COAG) indiquait ce 7 février que le seul modèle d’agriculture à défendre pour produire l’alimentation était une agriculture familiale.

NB

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