L’élevage laitier normand sur la bonne pente

Le revenu des producteurs de lait normands devrait s’améliorer en 2022, grâce au coproduit viande notamment. 

Les comptabilités des 1 467 élevages normands spécialisés en lait de vache suivis par Cerfrance, clôturées entre avril 2021 et mars 2022, ont parlé. La production moyenne poursuit sa progression (+ 2 % à 631 264 l), de même que l’effectif (+ 1 % à 95 vaches) et le nombre d’actifs (2,2 UTH, dont 20 % de salariés). La productivité du travail est stable (294 000 l par UTH), de même que le rendement (6 904 l/ha SFP).

« Pour des clôtures moyennes de fin d’été 2021, l’augmentation du prix du lait (+ 7 €/1000 l) est l’explication principale à la hausse des produits (+ 114 €/ha), devant l’impact des céréales et du produit viande », constate l’Observatoire économique de Normandie diffusé le 5 octobre par Cerfrance. « Les aides PAC poursuivent leur convergence (- 5 €/ha). Malgré la hausse des aliments (+ 5 % à volume constant) et des travaux par tiers (+ 6 %), la marge brute progresse de 70 €/ha. La plupart des postes de charges de structure (avant amortissement et frais financiers) augmentent (+ 6 %), dont la main-d’œuvre (salaires et MSA : + 10 %). La légère hausse des annuités conduit à une quasi stabilité du revenu disponible à 27 000 € par unité de main-d’œuvre familiale. La capacité d’autofinancement légèrement positive et la limitation de l’autofinancement améliorent le fonds de roulement. »

400 €/1000 l prix de base en 2022

En 2022, « les négociations entre les laiteries et la grande distribution ont amélioré la prise en compte du prix de revient du lait. Mais le déclenchement de la guerre en Ukraine a fait s’envoler les prix des matières premières, tant pour les éleveurs que pour les industriels. Et il semble très difficile de faire passer de nouvelles hausses, les grandes et moyennes surfaces mettant en avant leur engagement en faveur du pouvoir d’achat. »

« Sur l’année civile 2022, les charges des éleveurs vont augmenter fortement : entre + 40 et + 60 €/1000 l selon les scénarios. Dans le même temps, le prix de base du lait devrait augmenter du même ordre de grandeur, et se rapprocher des 400 €/1000 l (si les laiteries ne dénoncent pas leur grille de prix). La meilleure valorisation de la viande, liée à un manque de marchandise, devrait alors améliorer les revenus des éleveurs laitiers », conclut Cerfrance.

BC

A télécharger :

Résultats 2021 des réseaux d’élevage Inosys (Chambres d’agriculture, 28 oct. 2022)

Observatoire des entreprises agricoles de Normandie (Cerfrance, 1er sept. 2022)

Note de conjoncture mensuelle lait de vache (FranceAgriMer, 28 oct. 2022)

Conjoncture laitière au 26 octobre 2022 (Cniel, 27 octobre 2022)

Hausse des abattages de génisses en septembre (ministère de l’agriculture, 27 oct. 2022)

Hausse des revenus laitiers en 2021 (CNE, Idele, 19 oct. 2022)

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 7 octobre 2022)

Les prix à la production compensent le coût de l’aliment (ministère de l’agriculture, 5 oct. 2022)

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