Ruminants cherchent éleveurs

La Confédération nationale de l’élevage (CNE) et les Jeunes agriculteurs (JA) ont présenté, le 27 février au SIA, un Livre blanc sur le renouvellement des générations en élevage bovin, ovin et caprin.

D’abord le constat : « en 2019, plus de 50% des éleveurs de ruminants ont plus de 50 ans et les reprises ou installations sont bien moins nombreuses que les départs à la retraite ». S’il « reste encore des milliers de passionnés, le métier d’éleveur n’attire plus suffisamment pour assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs. La faute à des revenus insuffisants, à une situation internationale inquiétante et aux demandes exigeantes des consommateurs en constante évolution… mais aussi à des conditions de reprise des exploitations et de financement inadaptées, un cadre réglementaire et fiscal à améliorer et une valorisation insuffisante des nombreux atouts et attraits de l’élevage français auprès de la population. »

Aussi, « pour anticiper le véritable choc de transmissions d’exploitations qui s’annonce avant 2030 – et maintenir en vie la production de lait et de viandes en France – des mesures urgentes doivent être prises », alertent la CNE et les JA. C’est le sens de leur Livre blanc sur le renouvellement des générations en élevage bovin, ovin et caprin qu’ils adressent « au Gouvernement, aux parlementaires nationaux et européens, aux élus locaux mais aussi aux éleveurs eux-mêmes ». Ce document d’une soixantaine de pages dresse un état des lieux des reprises d’exploitations et des installations, tire les conclusions d’enquêtes de terrain et identifie les freins à la transmission. Il formule enfin 23 propositions destinées « à mieux conseiller, suivre, inciter, encourager les futurs exploitants, maximiser leurs chances de concrétiser leur projet et de pérenniser leur activité. »

Le cas des grands troupeaux

Selon une enquête réalisée par les JA en 2017, le montant moyen des investissements lors de l’installation atteint 344 000 € en bovin lait (90 000 à 940 000 €) et 352 450 € (110 000 à 910 000 €) en bovin viande. « Le montant global de la reprise d’une exploitation s’alourdit et devient de plus en plus difficile à financer compte tenu de l’agrandissement des structures agricoles, d’une évaluation patrimoniale par le cédant, du poids des comptes associés dans les sociétés et des investissements du cédant lors des dernières années », constate le Livre blanc.

« La taille de plus en plus importante des exploitations spécialisées peut être un frein pour un futur installé. En effet, cela nécessite des capitaux importants à la reprise et, d’autre part, le nouvel installé peut préférer démarrer de manière progressive son activité afin de ne pas être directement confronté à la gestion technique et sanitaire d’un grand troupeau ». Aussi le Livre blanc propose-t-il d’« encourager l’achat progressif par le repreneur » ou la « location-vente progressive », de « développer le crédit-bail pour le cheptel » ou encore d’« ouvrir le crédit-bail immobilier à l’agriculture ».

BC

A télécharger : Livre blanc sur le renouvellement des générations en élevage bovin, ovin et caprin (CNE-JA, 27 février 2019)

Lisez également

Les charges baissent moins vite

En septembre 2024,  selon Agreste, le prix d'achat des intrants agricoles continue de baisser, avec une diminution de 0,6 % par rapport au mois précédent (après une baisse de 0,9 % en août 2024).