Le stress oxydatif, un mal moderne

Vétérinaire dans le Piémont pyrénéen, le Docteur Lemercier constate une montée en puissance des effets liés au stress oxydatif en élevages laitier et allaitant. Il attend beaucoup de la supplémentation en oligo-éléments en plus de l’apport des minéraux du quotidien. 

 « LES VACHES SONT SOUMISES À UN STRESS OXYDATIF DE PLUS EN PLUS IMPACTANT SUR LEUR SANTÉ ET NOTAMMENT EN PÉRIODE DE PÉRIPARTUM », CONSTATE LE DOCTEUR LE MERCIER, PRATICIEN DANS LE PIÉMONT PYRÉNÉEN. 

Dans le Piémont pyrénéen, le cabinet du Docteur Le Mercier a une solide clientèle d’éleveurs laitiers et allaitants. Le praticien s’est toutefois spécialisé dans le suivi des cheptels laitiers. Contrairement aux idées reçues, les rations distribuées aux bovins sont à base de maïs où cette culture excelle dans ce terroir. Comme ailleurs, la valorisation de l’herbe se développe doucement mais sûrement. « Les vaches sont soumises à un stress oxydatif de plus en plus impactant sur leur santé et notamment en période de péripartum, souligne le vétérinaire. Elles produisent de plus en  plus, le confort des bâtiments avec le regroupement des cheptels n’est pas toujours au rendez-vous. Par ailleurs, nous leur apportons des fourrages, produits avec des cycles végétatifs plus courts et donc souvent carencés en oligo-éléments. Enfin, la complémentation minérale du quotidien n’est pas toujours bien effectuée avec des éleveurs qui veulent réaliser des économies qui, au final, n’en sont pas. Plus généralement, les sols français sont pauvres en sélénium, un oligo-élément essentiel à une réponse immunitaire. Ces oligo-éléments sont essentiels pour lutter contre le stress oxydatif puisque cofacteur d’enzyme ayant des effets antioxydants ».

Dès lors, le vétérinaire s’interroge sur l’intérêt des supplémentations en oligo-éléments. « On manque encore de données pour dire avec certitudes que ces supplémentations aident les vaches à mieux passer ces périodes. Quels sont les gains réels ? On espère avoir plus d’études nous permettant de mieux préconiser les éleveurs. Faut-il dépasser les préconisations sur une courte période ? ». Reste que le praticien, à défaut d’avoir des certitudes basées sur des résultats scientifiques incontestables, a des premiers ressentis positifs. Il préconise également des prises de sang pour déterminer le statut en oligo-éléments et vitamines des troupeaux. Semoulette, bolus, injectable, son cabinet vétérinaire préconise toutes les galéniques aux éleveurs y compris des galets effervescents à ajouter dans l’eau. Chaque formulation a son intérêt et ses adeptes. En matière d’injectable, il propose soit le MultiMin commercialisé par Virbac en France soit une solution AD3E. « Le multiMin est apporté avant et parfois également après mise bas. Il permet alors de lutter contre les effets délétères du stress oxydatif. » Cet injectable permet également d’atténuer les effets d’une mammite ou d’une métrite aiguë. « En apportant des oligo-éléments, nous améliorons la résilience des tissus infectés et on favorise la reprise post-infection. Par ailleurs, le sélénium aide à la mobilisation des leucocytes sur les sites infectieux ».

Erwan Le Duc

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