L’Institut de l’élevage se montre optimiste pour la suite de la campagne. Le ralentissement de la collecte et le dynamisme de la demande tirent les prix mondiaux des produits laitiers à la hausse.
« La croissance de la production laitière est ralentie dans la plupart des pays membres de l’UE-28, en premier lieu en France, de même que dans les autres grands bassins laitiers exportateurs. Le faible afflux de lait au pic saisonnier de production devrait induire une nouvelle remontée du prix du lait dans les prochains mois », pronostique l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa lettre de conjoncture (« Tendances lait et viande ») de juin 2018. « Le ralentissement de la croissance laitière en Europe et aux Etats-Unis tend davantage le marché du beurre, en manque de disponibilités, et sort du marasme celui des protéines laitières. De plus, la fermeté de la croissance économique mondiale dynamise les échanges internationaux de produits laitiers », ajoute l’Idele.
Le prix du beurre facturé en France durant la semaine du 4 au 10 juin s’est établi à 5 695 €/t en moyenne, en hausse de 3 % sur une semaine et de 24 % sur un an, indique le tableau de bord hebdomadaire publié le 15 juin par FranceAgriMer. Le prix de la poudre de lait écrémé (PLE) s’est élevé à 1 432 €/t (+ 12 % sur une semaine, – 23 % sur un an). En Allemagne, le prix du beurre atteint 6 150 €/t et celui de la PLE 1 600 €/t. Aux Pays-Bas, les cotations du beurre et de la PLE s’établissent à 6 080 €/t et 1 600 €/t respectivement.
Repli de la collecte en avril
Le ministère de l’agriculture a confirmé, dans sa lettre de conjoncture du 15 juin, un repli de 0,8 % sur un an de la collecte en avril 2018, après une hausse de 0,6 % en mars. « La mauvaise météo du printemps a perturbé la mise au pâturage des vaches et a limité la reprise saisonnière de la collecte. » En avril 2018, l’évolution de la collecte de lait de vache a évolué de manière hétérogène selon les bassins laitiers par rapport à avril 2017. La collecte a reculé de 2 % dans le Grand-Ouest, de 4,7 % dans le Sud-Ouest et de 2,7 % en Charentes-Poitou. Elle est restée stable en Normandie, en Nord-Picardie et dans les autres petits bassins laitiers. En revanche, elle a progressé de 1,9 % dans le Grand-Est.
En avril 2018, le prix standard du lait conventionnel 38/32 g/l (hors bio et AOP/IGP) s’est établi à 306 €/1 000 litres, proche de son niveau de 2017. Tous types de lait confondus, le prix standard s’élève à 319 €/1 000 litres, soit 1 €/1 000 litres de plus qu’en 2017, et le prix à teneurs réelles s’établit au même niveau que l’an passé (336 €/1 000 litres).
3,6 % de la collecte est bio
En avril 2018, la collecte de lait de vache bio s’accroît et représente 3,6 % de la collecte totale (2,7 % en avril 2017). La part de la collecte de lait AOP/IGP en représente 16,4 %. En avril 2018, le prix standard du lait de vache bio s’établit à 400 €/1 000 litres, en baisse de 0,7 % par rapport à avril 2017, alors que le prix du lait conventionnel reste stable. Le prix à teneurs réelles du lait de vache bio s’élève à 411 €/1 000 litres, en retrait de 1,9 % par rapport à avril 2017.
Pour les laits AOP/IGP, le prix à teneurs réelles augmente de 3,7 % entre mars 2017 et mars 2018 et de 3,4 % pour le lait conventionnel (hors bio et AOP/IGP), précise encore le ministère de l’agriculture.
UE : la collecte ralentit
La collecte laitière européenne (UE à 28) « fléchit et ne progresse plus que de 1 % en mars 2018 par rapport à mars 2017, rapporte le ministère de l’agriculture. La collecte reste dynamique en Italie (+ 8,3 %) mais ralentit dans les principaux pays producteurs de l’UE : Allemagne (+ 1,5 %) et Pologne (+ 1,6 %). Elle recule au Royaume-Uni (- 1,3 %) et aux Pays-Bas (- 2,6 %). »
Sur les trois premiers mois de 2018, la collecte de l’UE progresse de 2,3 % sur un an, enseigne le tableau de bord mensuel de la filière laitière publié le 13 juin par la Commission européenne.
BC
A lire également : « Un prix du lait au moins égal à celui de 2017 » (31 mai 2018)