« Il portait haut la voix des paysans »

« Respect, considération et affection » : l’hommage de la FNSEA à Jacques Chirac.

Jacques Chirac, ministre de l’agriculture et du développement rural de Georges Pompidou en 1973 et 1974, dans le gouvernement de Pierre Messmer, a entretenu une longue complicité, jamais démentie, avec le monde paysan. Celle-ci commence à se nouer en 1965 en Corrèze – terre d’élevage s’il en est – lorsque le futur président de la République devient conseiller municipal de Sainte-Féréole et député, puis conseiller général du canton de Meymac (1968) ou président du Conseil général (1970). Trente années d’élections et de réélections qui ne prendront fin qu’en 1995 avec l’entrée à l’Elysée.

« Entre Jacques Chirac et les paysans, ça a toujours été une histoire d’amour partagée et il est bien normal pour la FNSEA de remercier ce président si ancré dans les territoires », écrit le syndicat au jour de son décès, le 26 septembre 2019, à l’âge de 86 ans. « Du plateau de Millevaches à la tête de veau sauce gribiche, l’ancien président de la République a toujours conjugué le respect des Hommes et de leurs savoir-faire. Il a su trouver les mots et les actes pour nous témoigner respect, considération et, disons-le, affection. Les agriculteurs se sentaient encouragés et fiers. Une estime précieuse, face aux défis multiples qu’ils ont dû relever. En pleine période de doute, cette disparition trouve un écho particulier. »

Jacques Chirac « a toujours déployé l’énergie pour porter haut la voix des paysans, sachant claquer les portes à Bruxelles quand il le fallait, mais sachant surtout veiller à l’essentiel : la consolidation de l’axe franco-allemand avec l’accord Chirac/Schroeder sur le budget de la PAC qui fait référence aujourd’hui encore dans l’histoire de l’Europe », souligne la FNSEA. Mais pas un mot sur l’entrée de son ancien président, François Guillaume, comme ministre de l’agriculture dans le gouvernement Chirac de la première cohabitation (1986-1988).

« Il sauva pour partie le modèle agricole français » (Modef)

Pour le Modef, Jacques Chirac a « eu le mérite de sauver pour partie le modèle agricole français. Nos points de vue étaient souvent divergents, mais aussi quelquefois convergents, quand il a fallu, par exemple, porter haut et fort la voix de la France à Bruxelles pour sauver les zones défavorisées. Premier ministre, puis président de la République, Jacques Chirac ne transigea jamais pour protéger les intérêts de la France, allant même jusqu’à reconnaître publiquement les erreurs du passé. Cet Homme d’État aura marqué de son passage notre belle République dont il sut, avec fierté et honneur, porter les couleurs partout dans le monde. »

BC

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