Après la « surchauffe » constatée ces deux dernières années, un retour à la normale se profile.
Les ventes d’agroéquipements ont progressé de 3,5 % en volume et de 11,5 % en valeur (l’inflation atteint 7,5 %) pour atteindre les chiffres records de 132 500 matériels et 9,11 milliards d’euros en 2023, ont annoncé, le 10 juin à Paris, les dirigeants du Syndicat français de l’agroéquipement (Axema). Le marché a été tiré par les pulvérisateurs traînés (+ 45 % en nombre d’unités), les pulvérisateurs automoteurs (+ 35 %), les tonnes à eau (+ 9,4 %), les moissonneuses-batteuses (+ 6,6 %), les tracteurs standards (+ 4,2 %), les chargeurs télescopiques (+ 3,7 %), les bétaillères (+ 9,1 %) ou les tonnes à eau (+ 9,4 %). A l’inverse, les presses à balles carrées (- 4 %), les épandeurs de fumier (- 9,6 %), les tonnes à lisier (- 9,9 %), et, surtout, les ensileuses automotrices (- 28 %), ont vu leurs ventes régresser.
Ces chiffres globaux dissimulent un retournement du marché au second semestre 2023 qui s’est confirmé en début d’année 2024. Entre janvier et avril, les commandes reculent de 11 % sur un an (- 41 % sur deux ans). Particulièrement touchés : les tracteurs standards (- 13 %), les télescopiques (- 7 %), les presses à balles rondes (- 12 %) ou les matériels de fenaison (- 8 %), tandis que les ensileuses automotrices (+ 27 %) et les presses à balles carrées (+ 23 %) récupèrent d’une année 2023 en berne. Les immatriculations de matériels neufs connaissent une dynamique un peu différente en raison du décalage entre la commande et l’immatriculation bien que les délais de livraison, qui s’étaient fortement allongés en 2022, soient en voie de « normalisation », assure Axema.
« Après six bonnes années, nous entrons dans un cycle baissier avant un retour à la croissance en 2026 », expliquent en substance les dirigeants d’Axema. Le marché des agroéquipements neufs est ainsi attendu en baisse de 15 % en 2024 puis de 5 % en 2025. Mais pas question de parler de « crise » dans la mesure où une majorité de dirigeants d’entreprises continuent à afficher une certaine sérénité pour l’avenir. « Les réductions d’effectifs ne sont pas à l’ordre du jour ». Dans les filières d’élevage, par exemple, « après une très bonne année 2023, les fondamentaux restent assez bons ».
BC