Le lait liquide a profité du « fait-maison »

L’année 2020 restera comme « historique pour le lait conditionné », selon le Syndilait, qui représente 15 fabricants français de laits de consommation liquides détenant une trentaine de sites industriels.

« Après des années de baisse, les ventes de lait conditionné ont progressé de 4,9% en 2020, avec une pointe à +35% en avril », au début du premier confinement, a indiqué Olivier Buiche, vice-président de Syndilait, le 19 mai en visioconférence. Plus de 3 milliards de litres ont été vendus l’an passé, dont 97% de lait français et 97% de lait UHT (+5,3%). « Davantage présents chez eux, les Français ont consacré plus de temps à cuisiner. Le lait a ainsi été plus utilisé pour confectionner des flans et entremets (+73% vs 2019), des crumbles et clafoutis (+39%) ainsi que des cakes et des gâteaux (+24%). Dans une moindre mesure, les Français l’ont également davantage utilisé dans leurs recettes salées, essentiellement pour des crêpes (+5%) et de la purée de légumes (+9%) », précise le Syndilait.

Repli des importations

Lancé en 2015, le logo Lait collecté et conditionné en France est présent sur 60% des bouteilles et des briques de lait, qui se partagent le marché à 50/50 ; dans le même temps, les importations de lait ont reculé de 70%. Du coup, l’annulation de l’obligation d’étiquetage de l’origine devrait avoir « peu d’impact » sur le marché français, d’autant que les industriels du secteur sont « très demandeurs » de ce logo, se félicite Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait et président de l’Institut professionnel du lait de consommation (IPLC), qui se dit « très optimiste » pour l’avenir.

Le défi des emballages

Seule ombre au tableau, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite Agec) de 2020 qui programme la diminution de moitié des emballages en plastique d’ici à 2030 et leur interdiction totale d’ici à 2040. Le Syndilait parle d’« échéances inaccessibles pour les emballages de lait UHT, tant pour les bouteilles plastiques que pour les briques de lait qui contiennent également une couche de plastique protectrice. Le lait UHT est en effet un produit fragile qui a besoin d’emballages haute-technologie aux caractéristiques spécifiques : ils doivent être parfaitement hermétiques, stériles et opaques pour le protéger de la lumière, des micro-organismes et de l’air (oxygène). Tout changement en profondeur demande du temps et des moyens en Recherche & Développement importants. » Les alternatives présentes sur le marché ne sont pas à la hauteur du défi logistique et sanitaire, assure Emmanuel Vasseneix. La bouteille en verre ? Ce serait des norias de véhicules en plus sur les routes, rien que pour le transport des emballages (500 000 bouteilles plastiques contre 30 000 bouteilles en verre dans un camion). La canette ? Elle générerait une « évolution du goût du lait ». Le vrac ? « Interdit au nom de la sécurité alimentaire ».

BC

A télécharger : Les mutations de la transformation laitière française 2010-2019 (FranceAgriMer, mai 2021)

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