La production de lait bio continue à progresser – moins rapidement certes que les années précédentes – alors que la collecte de lait de vache, dans son ensemble, « se rétablit difficilement après avoir décroché début 2021 », constate l’Idele.
« Un an après avoir passé le cap symbolique du milliard de litres sur 12 mois glissants, la filière lait biologique poursuit son évolution quelque peu à contre-courant de la filière laitière dans son ensemble, avec une progression de +6,5% d’une année sur l’autre en janvier, puis de +10% en février (effet bissextile neutralisé) », observe l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa lettre mensuelle Tendances Lait Viande d’avril 2021. « Si un certain tassement semble s’opérer en comparaison des croissances des années précédentes (+17% et +19% sur les deux premiers mois 2020/2019), la tendance reste nettement croissante et la filière doit même composer avec des volumes de lait qu’elle peine à valoriser. »
« Les ventes de produits laitiers biologiques ne sont plus aussi dynamiques depuis quelques mois, si bien qu’elles progressent moins vite que la production. Les fabrications ont dû faire l’objet de réajustements parfois à la baisse pour certains produits, et le taux de déclassement aurait augmenté. Pour autant, les prix payés aux producteurs ne semblent pas être trop impactés à ce jour avec un prix comparable à celui de l’année passée sur janvier et février d’après l’enquête mensuelle de FranceAgriMer (477 € puis 473 €/1000 l au standard 38/32). »
Maîtrise de la production
« L’année 2021 devrait connaitre une croissance modérée de la collecte au regard de l’année écoulée, sans doute de l’ordre de +6 à +8% », poursuit l’Idele. « Les arrivées de nouveaux livreurs devraient en effet se tasser alors que la vague de conversion initiée en 2015/2016 et l’arrivée sur le marché de ces nouveaux producteurs depuis fin 2017 touche à sa fin. D’autre part, les livreurs déjà en place sont pour beaucoup incités à modérer leurs livraisons par leur laiterie. Ces incitations à la modération se font en contrepartie d’une garantie de maintien des prix à leurs niveaux de l’année passée, s’accompagnent de soutiens financiers aux producteurs par certaines laiteries, voire l’annonce du paiement des dépassements au prix du lait conventionnel par d’autres collecteurs. »
« L’enjeu de la régulation des volumes existe de longue date pour la filière lait biologique sur la période printanière (28% de la collecte annuelle est réalisée sur le 2e trimestre sur une année normale, contre seulement 26% en lait conventionnel), avec une grille de prix en conséquence qui présente une forte amplitude entre ces mois d’excédents et ceux plus tendus de fin d’été (de l’ordre de 80 voire 90 € entre le creux d’avril et le pic de septembre/octobre). Dans le contexte de déséquilibre entre une croissance toujours vive de la collecte et plus modérée de la consommation, la volonté des laiteries de maîtriser les volumes semble s’élargir à une période plus ample cette année, dans l’espoir d’un rétablissement de la forte dynamique de la demande de produits laitiers bio », note encore l’Idele.
BC
A télécharger : La collecte en repli de 2% en semaine 14 (FranceAgriMer, 20 avril 2021)