La consommation de lait liquide a progressé en 2023, en dépit d’un prix moyen en forte hausse.
Le syndicat des fabricants de laits de consommation (Syndilait) a dressé, le 24 avril à Paris, un bilan globalement positif de l’année écoulée. Les ventes de lait liquide, plutôt orientées à la baisse au cours des dix dernières années (en débit d’un net rebond en 2020 pendant la pandémie de covid-19), ont atteint 2,7 milliards de litres en 2023 (+ 1,8 %) – dont 99 % produit et conditionné en France. Cela représente environ 12 % des 22,7 milliards de litres collectés, et l’équivalent de 40,7 l par an et par habitant, soit 5 verres de lait par semaine, calcule Romain Deurbergue, président du Syndilait et directeur général de Candia (Sodiaal).
La hausse de la consommation n’a pas été entravée par une forte augmentation des prix de vente au détail : le litre de lait UHT demi-écrémé standard (61 % des volumes) gagne 16 centimes en un an pour s’établir à 1,06 €/l en moyenne (0,89 €/l pour certaines marques premier prix à 1,30 €/l pour des laits bio). Dans ce prix moyen, considéré comme « juste » ou « équitable » par le Syndilait pour assurer une juste rémunération à l’ensemble des acteurs de la filière, le lait matière première représente 55 % du coût de production, l’emballage 25 %, les frais d’exploitation 20 %.
La bio souffre
Alors, le lait, « un produit anti-crise », comme le suggère le Syndilait ? En tout cas, sa cote auprès des Français progresse. Ils étaient 64 % en 2016 à avoir plaisir à le consommer ; ils sont désormais 72 % (enquête Cniel, décembre 2023). Ils sont aussi 66 % à le trouver bien adapté aux modes de vie actuel (60 % en 2016). Un médecin nutritionniste, le Dr Laurence Plumey, vante la richesse en protéines et en calcium de cette « boisson aliment », qu’elle recommande tout particulièrement aux femmes sujettes à l’ostéoporose.
Une note négative, toutefois : les ventes de lait liquide bio ont reculé de 10,9 % en 2023, illustrant la descente en gamme liée à l’inflation des prix de l’alimentation. Emmanuel Vasseneix, vice-président du Syndilait et patron de la LSDH, dénonce un abandon général de la filière bio et juge, en substance, comme un « vrai scandale les aides non versées à des agriculteurs auxquels on expliquait, il y a cinq ans, que la France serait bio… »
BC