Le jeune bovin bien valorisé en 2021

Les exploitations bovins viande ont vu leurs revenus progresser en 2021, à l’exception des élevages de veaux sous la mère.

Dans son Dossier annuel bovins viande, l’Institut de l’élevage (Idele) constate que « les résultats des éleveurs diversifiés avec cultures et des naisseurs engraisseurs de jeunes bovins profitent d’une embellie en 2021, avec des revenus estimés supérieurs à 30 000 euros par unité de main d’œuvre (UMO). A contrario, les naisseurs et naisseurs engraisseurs de veaux sous la mère ne dépassent plus, depuis 2017, 20 000 €/UMO de revenu courant. »

« En 2021, la conjoncture et les rendements en grandes cultures ont favorisé les exploitations ayant une part des cultures de vente significative dans leur produit. Ainsi, les naisseurs et les naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins intensifs avec cultures dégageraient en moyenne respectivement un résultat courant de 38 000 €/UMO et de 46 000 €/UMO exploitant. »

« Le redressement des cours des bovins finis contraste avec les prix des broutards, qui peinent à décoller. Ainsi, la situation reste tendue en 2021 chez les naisseurs spécialisés extensifs et les naisseurs-engraisseurs de veaux sous la mère, avec des revenus toujours inférieurs à 15 000 €/UMO. Les naisseurs intensifs verraient leurs revenus se rapprocher des 20 000 €/UMO. »

Les cheptels plafonnent

« A terme, la compétition entre élevage et productions végétales pourrait accentuer l’arrêt d’ateliers bovins viande dans les zones où les sols le permettent, comme cela avait été le cas de 2010 à 2013. Ceci constitue potentiellement un moteur supplémentaire à la décapitalisation allaitante en cours depuis 2016 pour d’autres raisons, et cela pourrait donc accélérer le phénomène. Par ailleurs, la phase de capitalisation individuelle dans les élevages allaitants des Réseaux d’élevage Inosys semble se terminer : on tend désormais à une stabilité du nombre de vaches par exploitation ».

Cela pourrait constituer un coup dur pour les naisseurs spécialisés extensifs et les naisseurs engraisseurs de veaux sous la mère dont « la rentabilité s’était maintenue jusqu’alors par l’augmentation du nombre de vêlages. Or, ces exploitations stagnent désormais en taille car la productivité de la main d’œuvre a atteint ses limites. Cette situation structurellement tendue ne laisse rien présager de bon sans une revalorisation des prix des broutards et des veaux sous la mère, dans un contexte de poursuite de la hausse des prix des intrants (engrais, aliments, carburants) en 2022. En outre, la réforme de la Pac de 2023 devrait également conduire les élevages allaitants à adapter leur conduite d’exploitation. Les premières simulations ne sont pas favorables aux élevages de plaine et de veaux sous la mère », note encore l’Idele.

BC

A télécharger :

Repli généralisé des abattages de bovins en février (ministère de l’agriculture, 25 mars 2022)

Fiche filière viande bovine (FranceAgriMer, 14 fév. 2022)

Fiche filière veau de boucherie (FranceAgriMer, 14 fév. 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 9 fév. 2022)

Population bovine au 1er janvier 2022 (FranceAgriMer, 4 fév. 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 2 fév. 2022)

Observatoire des trésoreries des élevages bovins 2019-2021 (Idele, 19 janv. 2022)

 

 

 

 

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