Au Salon de l’Agriculture, le 26 janvier dernier, Karine Le Marchand, star de la télévision et présidente de l’association Ruralissime, a présenté, aux côtés des dirigeants des grandes surfaces, une opération visant à venir en aide aux producteurs en difficulté. Faut-il y voir une opération de communication ou une démarche sincère et utile pour les éleveurs ?
Karine Le Marchand aura malgré tout réalisé un premier exploit : réunir sur une même photo Alexandre Bompard, P-DG du groupe Carrefour, Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, Guillaume Darrasse, président d’Auchan France, Philippe Palazzi, directeur général du groupe Casino, et Dominique Schelcher, P-DG de la Coopérative U. Seul Michel-Edouard Leclerc manquait à l’appel. La star du petit écran souhaitait présenter une opération intitulée « L’Amour est tout près », destinée à soutenir les producteurs en difficulté.
« Auchan, Carrefour, Casino, Coopérative U et Intermarché disposent déjà de leurs propres labels, d’accords tripartites ainsi que de nombreuses actions dans leurs points de vente. Pour renforcer cette démarche, nous avons décidé de mettre en place une signalétique commune afin de faciliter l’identification des produits en rayon », explique l’animatrice.
Les enseignes de la distribution adhérant à cette charte s’engagent à mettre en œuvre un dispositif complet dans leurs magasins. « Elles doivent contractualiser directement avec les producteurs, sans intermédiaire, aux conditions tarifaires fixées par ces derniers », précise-t-elle.
30 jours de paiement maximum
Le délai de paiement doit être rapide, au maximum 30 jours. Un interlocuteur dédié doit être désigné pour faciliter le référencement et l’accueil des producteurs. Il faut également prévoir une signalétique commune spécifique à l’initiative « L’amour est tout près ». Le distributeur s’engage en outre à mettre en avant les producteurs et leur histoire en communiquant des informations sur eux.
Les producteurs souhaitant participer à cette démarche doivent répondre à plusieurs critères. « Être un exploitant agricole en difficulté financière, n’ayant pas d’accord de distribution avec une plateforme de la grande distribution », stipule la charte. Aucun chiffre précis n’est donné sur le niveau de difficulté requis. Le producteur doit livrer et reprendre ses invendus. L’exploitant ne doit pas employer plus de deux équivalents temps plein (hors travailleurs saisonniers) et son exploitation doit être située à moins de 100 km du point de vente.
Côté production, l’agriculteur doit favoriser la réduction de l’utilisation d’intrants chimiques, en privilégiant les méthodes naturelles et mécaniques pour les cultures, et respecter les normes de bien-être animal. Il doit assurer la livraison de ses produits et récupérer les invendus. Enfin, il doit accepter de réaliser des animations et d’ouvrir son exploitation aux consommateurs.