L’érosion du prix du lait (sauf en bio et en AOP) et de la viande bovine ainsi que les aléas climatiques ont lourdement impacté les revenus des producteurs de lait en 2020, montre l’Institut de l’élevage.
En 2019, les revenus des producteurs laitiers s’étaient orientés « en hausse pour beaucoup de systèmes mais, déjà, les polyculteurs-éleveurs laitiers de plaine et les éleveurs bio subissaient une baisse de revenu. En 2020, le recul est général et particulièrement marqué », note l’Institut de l’élevage (Idele) dans une nouvelle publication détaillée. Selon les systèmes, « les résultats se situent entre 24 500 € par unité de main d’œuvre exploitant (UMOex) et 32 500 €/UMOex, soit entre 1,7 et 2,2 Smic/UMOex. Si la baisse de revenu pour les élevages du Massif central n’est pas celle qui a la plus forte ampleur, elle les ramène à un niveau très bas (13 300 €/UMOex). »
5 000 à 10 000 € de moins
En 2020, poursuit l’Idele, « la baisse du prix du lait et du coproduit viande dans les exploitations hors signes officiels de la qualité ou de l’origine (Siqo) reste loin d’avoir été compensée par la hausse des livraisons. Le produit de l’atelier laitier subit une baisse en 2020. Il faut y ajouter, pour les systèmes mixtes, un fléchissement des résultats des marges sur les cultures de vente et la viande bovine. Avec la hausse des charges, souvent pour aléas climatiques, et des soutiens décroissants, la baisse des revenus est estimée, tant pour les systèmes laitiers spécialisés de plaine (-6 700 €/UMOex) que pour les systèmes mixtes lait-viande (-9 400 €/UMOex) et les exploitations en polyculture-élevage laitier (-10 800 €/UMOex). Dans le Massif central, les mêmes causes produisent les mêmes effets, le revenu baisse de -5 000 €/UMOex. En plaine, les systèmes de production de lait bio voient leur résultat amputé en moyenne de -6 300 €/UMOex, essentiellement en raison d’une hausse des charges d’alimentation et d’une baisse des aides. Enfin, non épargnés par les aléas climatiques, ni par la Covid-19 qui a limité les habituelles progressions de volumes, les systèmes AOP de l’Est seraient parvenus à contenir les baisses de revenus (-500 €/UMOex) grâce à un prix du lait en forte hausse (+20 €/1 000 l). »
« Remontée significative » du prix du lait en 2021 ?
« Ralentie début 2021, la production européenne progressera modestement au 1er semestre, du fait notamment de la cherté croissante des aliments du bétail », prévoit l’Idele dans son dossier annuel bovins lait. « Toutefois, le redressement spectaculaire des cours des ingrédients laitiers, amorcé depuis janvier, pourrait se prolonger voire s’accentuer dans les prochains mois. Auquel cas une remontée significative du prix du lait pourrait stimuler la production laitière au 2e semestre dans les pays membres dotés de cheptels étoffés, dès lors que les éleveurs bénéficient d’une amélioration de leur marge alimentaire. »
BC
A télécharger :
Tableau de bord hebdomadaire du lait et des produits laitiers (FranceAgriMer, 23 mars 2021)
La collecte du 8 au 14 mars 2021 (FranceAgriMer, 23 mars 2021)
Gestion technico-économique lait au 4e trimestre 2020 (Eilyps, mars 2021)