Lait : rebond de l’excédent commercial

Les matières grasses ont largement contribué à l’amélioration du commerce extérieur des produits laitiers français en 2020, constate un rapport de FranceAgriMer.

« En 2020, le solde des échanges français de produits laitiers en valeur a progressé pour la deuxième année consécutive, pour atteindre +3,5 Mds€, son plus haut niveau sur les cinq dernières années. Cette évolution est toutefois à nuancer car elle est liée à une contraction des importations de 4,9 % (-195 M€) et non à un développement des exportations, qui sont restées quasiment stables (+0,4%, soit +28 M€). Le contexte sanitaire de 2020 n’a pas facilité les échanges, en particulier au cours des quatre premiers mois de l’année, entre difficultés logistiques (en particulier blocage des conteneurs dans les ports asiatiques) et réduction de la demande suite à la fermeture des secteurs de la restauration hors domicile un peu partout dans le monde. »

« La France important plus de 98% de ses produits laitiers auprès de l’Union européenne à 27, c’est avec cette zone plus particulièrement que son solde s’est amélioré (+232 M€) alors que la tendance était à l’érosion du solde avec les partenaires européens jusqu’en 2018. Le solde du commerce avec les pays tiers s’est en revanche légèrement dégradé en 2020 (-10 M€), faute d’exportations suffisamment dynamiques. »

La crème redevient excédentaire

« L’année 2020 marque une rupture dans les évolutions du commerce de matières grasses. Le solde des échanges de crème, déficitaire depuis 2006 en valeur, est redevenu positif en 2020, atteignant +32,4 M€. Si le solde des échanges de matières grasses solides est resté négatif à -270,7 M€, il s’est largement amélioré. Des produits de grande consommation ont aussi contribué à l’amélioration du solde français du commerce de produits laitiers en valeur, que ce soit le lait liquide ou les yaourts et laits fermentés, des produits dont les exportations se sont redressées en valeur en 2020. »

« Les fromages sont les plus gros contributeurs au solde positif de la France en valeur. Néanmoins, leur solde s’est à nouveau dégradé de 154,6 M€ en 2020, pour la 4e année consécutive. À +1,24 Md€, il ne contribue plus qu’à hauteur de 36% au solde des échanges français de produits laitiers, contre 47% en 2016. La poudre de lactosérum et les poudres infantiles ont également enregistré une dégradation de leur solde en 2020. Sur ces deux produits, la Chine a réduit ses achats mais reste le 1er client hors UE de la France. »

L’UE plutôt que les pays tiers

« La France a conforté son positionnement vers ses trois premiers clients européens en produits laitiers : l’Allemagne, la Belgique et l’Italie. Elle a développé ses exportations vers l’Allemagne, sur tous les produits laitiers sauf la poudre infantile, alors que, dans le même temps, les Pays-Bas, son 1er concurrent sur ce marché, a enregistré une hausse plus modérée de ses exportations. La France est également en concurrence avec les Pays-Bas sur la Belgique mais l’accroissement de ses ventes de produits laitiers (hors lactosérum et matières grasses solides) lui a permis de gagner des parts de marché, d’autant plus que les ventes néerlandaises vers cette destination se sont repliées en 2020. Même si elle a réduit ses exportations vers l’Italie, notamment sur les matières grasses solides, la crème, les fromages et la poudre infantile, la France a renforcé sa place sur ce marché face à l’Allemagne, dont les ventes ont reculé de façon plus prononcée. »

« La France a rencontré plus de difficultés vers les pays tiers. Elle a réduit ses exportations de produits laitiers vers ses trois premiers débouchés : la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni, perdant de fait des parts de marché au profit de ses concurrents irlandais et néerlandais. Elle a diminué ses ventes sur la quasi-totalité des produits laitiers : vers la Chine, ce sont les produits secs qui ont été concernés (poudre de lactosérum, poudre grasse, poudre infantile) ; vers les États-Unis, tous les produits ont été affectés, sauf la poudre de lactosérum ; vers le Royaume-Uni, seuls le lait concentré, les yaourts et laits fermentés ont affiché une croissance. »

BC

A télécharger :

Performances à l’export des filières agroalimentaires (FranceAgriMer, mai 2021)

La filière laitière, un concentré des mutations agricoles contemporaines (ministère de l’agriculture, 18 mai 2021)

Les mutations de la transformation laitière française 2010-2019 (FranceAgriMer, mai 2021)

Lisez également

MHE : le seuil des 2500 foyers est dépassé

Entre le 1er juin et le 31 octobre 2024, 2630 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été recensés en France.