Lait bio : « l’échec des lois Egalim »

Acheté moins cher à l’éleveur, le lait bio peut être vendu deux fois plus cher au consommateur.

« La situation du marché de la bio est la preuve de l’échec des lois Egalim », estime la Confédération paysanne dans un communiqué du 27 juillet. Non seulement « 10 des 16 décrets d’application de la loi Egalim 2 n’ont pas encore été publiés » – l’information figure dans un rapport d’information de l’Assemblée nationale publié le 27 juillet – mais encore « la loi Egalim 2 ne garantit pas une couverture des coûts de production agricoles qui inclue une rémunération paysanne digne et équitable ».

« Prenons l’exemple de ce qui se passe en ce moment sur les marchés bio. Si la loi Egalim 2 permettait de rémunérer équitablement les paysan·nes, alors on ne devrait pas observer des prix en bio inférieurs aux prix conventionnels, comme c’est le cas dans nombre de filières. C’est bien la preuve que les prix agricoles ne sont pas basés de fait sur les coûts de production. »

2,80 € le litre de lait bio

« Autre scandale, les prix dans les rayons affichent toujours des écarts énormes entre le bio et le conventionnel. Par exemple, bien qu’acheté aux producteurs·trices en-dessous du prix du lait conventionnel, le lait bio peut même être vendu le double aux consommateurs·trices : au Carrefour d’Amiens, lors de notre action du 8 juin dernier, alors que le lait bio est payé autour de 40 cts le litre aux producteurs, nous avons constaté un litre Lactel bio à 2,80 euros et un litre Lactel conventionnel à 1,40 euro. Cela prouve bien l’absence de corrélation entre les prix à la production et les prix en rayon. »

La Confédération paysanne demande « l’interdiction immédiate des sur-marges de la grande distribution sur les produits de qualité (AOC, IGP, AB…). C’est une mesure de bon sens, protectrice des paysan·nes et des consommateurs·trices, facile à mettre en œuvre et à contrôler. Sur-marger sur ces produits, c’est diminuer l’accessibilité de toutes et tous aux produits de qualité. S’ajoute à cela l’absence d’accompagnement des pouvoirs publics pour augmenter réellement et significativement les débouchés de la bio dans la restauration collective : avec un objectif fixé à 20 % au 1er janvier 2022 dans la loi Egalim 1, la part des produis bio dans les cantines scolaires atteint péniblement les 6 %. »

BC

A télécharger :

Lettre ouverte de la filière bio aux distributeurs (28 nov. 2022)

Enquête mensuelle sur le lait bio (FranceAgriMer, 9 août 2022)

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 29 juillet 2022)

Tableau de bord européen des produits laitiers (DG Agri, 27 juil. 2022)

A visionner : La conjoncture laitière en vidéo (Cniel, 28 juillet 2022)

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Installé dans la Loire, il transforme une partie de sa production en yaourts destinés à la restauration collective.