L’agroéquipement au bord de la surchauffe

« 2021 devrait se conclure en hausse de 8 à 11 % pour les ventes de matériels agricoles neufs », selon les industriels, qui « font face à des problématiques d’approvisionnement et de livraison ».

« Les cours des productions agricoles et le plan de relance ont boosté les carnets de commandes des industriels » et « la demande d’agroéquipements reste soutenue en cette fin d’année », indique une note publiée le 12 octobre par le syndicat des industriels de l’agroéquipement (Axema). D’après l’enquête de conjoncture menée en septembre 2021, « 90 % des industriels et importateurs de matériels agricoles déclarent ainsi avoir un carnet de commandes bon, voire très bon pour la fin d’année 2021 et le premier semestre 2022, portant le marché entre 6,5 et 6,7 milliards d’euros. »

« Cependant, les fabricants et importateurs de matériel agricole s’attendent à un ralentissement de la conjoncture des agroéquipements dans le courant du deuxième semestre 2022. Dans un premier temps, la fin de l’effet « plan de relance », qui a accéléré les prises de commandes à partir de mai 2021, marquera un contrecoup mécanique. 2022 pourrait ainsi marquer la fin d’un cycle haussier d’investissement qui dure depuis mi-2017. Le marché devrait arriver à une stabilisation en valeur sur 2022, principalement grâce à un bon premier semestre pour lequel les commandes sont déjà remplies. L’incertitude sur l’évolution des cours agricoles, les politiques publiques et les récoltes de 2022 seront autant de facteurs à même d’affecter l’évolution du marché sans oublier l’allongement prononcé des délais de livraison qui pourrait pénaliser le chiffre d’affaires sur le deuxième semestre 2022. »

« Difficultés d’approvisionnement »

« Malgré le dynamisme de la demande en agroéquipements en France et à l’international, la profession fait face, comme le reste des industriels, à des difficultés d’approvisionnement. La pénurie de composants, la hausse du prix des matières premières et le coût du transport impactent directement les capacités de production et les marges des constructeurs. 83 % des dirigeants interrogés ont dû rallonger leurs délais de livraison, en moyenne de 8 semaines, tout en cherchant à limiter les effets négatifs pour les clients finaux (mise à disposition d’équipements de substitution, livraison de matériels partiellement finis, modification des spécifications des matériels, etc.). La pression sur la chaîne d’approvisionnement augmente aussi le coût de production, et 96 % des entreprises interrogées ne le répercutent qu’en partie sur le prix de vente », selon Axema.

« Dans ce contexte, et afin de s’inscrire dans la stratégie de performance industrielle nationale et de souveraineté alimentaire, les acteurs industriels de l’agroéquipement alertent quant au besoin d’assouplir les quotas et taxes d’importation sur l’acier, et félicitent la décision d’allonger le délai pour les demandes de subventions déposées par les agriculteurs auprès de FranceAgriMer dans le cadre du plan de relance. »

BC

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