Au lendemain de la reprise partielle de Synutra par Sodiaal, Véronique Le Floc’h, présidente de la section Lait de la Coordination rurale, « exige des garanties pour éviter un nouvel échec ».
« L’usine de Synutra devait produire 100 000 tonnes de poudre infantile annuellement. Les chiffres avancés par Sodiaal laissent sous-entendre une production d’à peine 70 000 tonnes, dont la moitié pour Synutra », écrit Véronique Le Floc’h, présidente de la section Lait de la Coordination rurale (CR), dans un communiqué du 13 mars. « Les commandes de Synutra seront-elles à la hauteur de ce qui est annoncé ? En cas d’une éventuelle défaillance de Synutra (…), Sodiaal, qui deviendra le premier producteur de poudre infantile en France, devra-t-elle encore acquérir la partie « conditionnement » gardée par Synutra ? Et est-elle en mesure de garantir un juste retour de valeur aux producteurs avec des débouchés sûrs et durables pour tous ces volumes de poudre infantile, à l’origine prévus pour Synutra ? » La CR demande au président de Sodiaal, Damien Lacombe, « d’apporter toutes les garanties à ses sociétaires ».
La CR « reste vigilante car FranceAgriMer indique que les ventes se sont rétractées vers l’ensemble des destinations, en raison d’un repli des prix du produit, et le solde a perdu environ 10 % de sa valeur de 2017. Aussi, s’il est possible de concevoir que Synutra Carhaix conditionne potentiellement 30 à 40 000 tonnes de poudre achetées à Sodiaal, il s’avère plus difficile de comprendre que Sodiaal envisage de conditionner 30 000 autres tonnes, dont on ne connaît pas les débouchés, sur son site de Doullens (Somme) déjà saturé mais disposant d’un agrément d’exportation vers la Chine. Espérons que l’optimisme des dirigeants et administrateurs de Sodiaal se justifie par la garantie d’obtention d’un agrément pour le site finistérien repris », s’inquiète encore Véronique Le Floc’h (notre photo).
La CR rappelle qu’elle « contre-inaugurait l’usine de Carhaix le 28 septembre 2016 ». Et « souhaite avant tout que des réponses claires soient rapidement apportées aux coopérateurs avant que ceux-ci ne perdent définitivement confiance », conclut le communiqué.