La prudence des coop

La coopération laitière s’interroge sur les « prix planchers » et la perspective d’une loi Egalim 4.

Pascal Le Brun, vice-président d’Agrial et président de La coopération laitière (LCL), a profité du Salon de l’agriculture, le 28 février à Paris, pour faire le point sur la situation de la filière et sur les récentes propositions gouvernementales sur l’agriculture. Interrogé sur les « prix planchers » évoqués par le président de la République, Pascal Le Brun a reconnu qu’ils suscitaient « beaucoup d’interrogations depuis samedi : faut-il les envisager comme des prix minimum ? sur quels volumes ? » En tout état de cause, a-t-il laissé comprendre, cette proposition d’Emmanuel Macron est d’autant plus inattendue que rien, ni en France, ni en Europe, ne laissait supposer une telle sortie.

La RHD hors la loi

S’agissant de la loi Egalim 4, annoncée par le Premier ministre pour l’été prochain, le président de LCL observe qu’il serait peut-être plus urgent de « faire fonctionner » les lois Egalim antérieures. Un seul exemple : si l’on portait de 8 % à 20 % – comme prévu par Egalim – la proportion de produits laitiers bio dans la restauration hors domicile (RHD), ce sont 200 millions de litres de lait bio qui trouveraient un débouché. Soit davantage que la décollecte constatée en 2023 cumulée à celle envisagée pour 2024. De son côté, la Cour des comptes s’était élevée, dans un récent rapport, sur le non-respect du volet contractualisation des lois Egalim dans la filière bovine (lait et surtout viande).

« Zéro + » 

Dans l’industrie laitière (coopératives et industriels), les négociations commerciales 2024, achevées au 31 janvier dernier, se sont conclues sur une hausse de tarifs de l’ordre de « zéro + », a indiqué Pascal Le Brun. Avec une nouveauté : « quelques enseignes commencent à segmenter leurs marques de distributeur : origine France, ou origine UE ». Quant à la campagne laitière 2023, elle s’est achevée avec un résultat net compris entre 0,5 % et 1,5 % dans la plupart des coopératives. Un chiffre classiquement inférieur à la moyenne des entreprises agroalimentaires françaises, qui s’explique par l’ambition même des coopératives : « rémunérer l’adhérent ».

BC

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