En Europe, la production laitière rapporte 17,34 € brut par heure

Les producteurs laitiers de l’European Milk Board (EMB) ont publié leurs analyses des coûts de production en Europe, révélant que seuls 94 % de ces coûts sont couverts.

« En 2023, les coûts de production du lait en UE s’élevaient à 49,73 centimes par kilogramme », concluent les producteurs laitiers de l’European Milk Board (EMB) dans leur synthèse annuelle. Le prix du lait et les aides n’ont pas suffi à garantir un revenu du travail adéquat. En effet, une partie des coûts, soit 2,75 centimes par kilogramme, n’a pas été couverte. Depuis 2019, ces coûts ont augmenté de 6,98 centimes par kilogramme, soit une hausse de 16 %. En 2023, seuls 94 % de ces coûts ont pu être couverts. Toujours en 2023, la production laitière a généré un revenu du travail de 17,34 € brut par heure (cotisations patronales incluses), ce qui reste insuffisant pour atteindre le niveau de rémunération adéquat fixé à 22,18 € brut par heure, laissant un déficit de 21,83 %.

Selon l’EMB, cette nouvelle année déficitaire suit une année 2022 exceptionnelle, où les prix payés aux producteurs permettaient au moins de couvrir les coûts de production. En 2023, la situation s’est de nouveau dégradée en raison de la baisse des prix payés aux producteurs et des coûts élevés des intrants. L’organisation conclut que les prix et les subventions restent insuffisants pour couvrir les coûts de production du lait.

L’Allemagne un peu mieux lotie

L’EMB a également présenté une analyse détaillée pour l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. Les producteurs allemands s’en sortent un peu mieux, avec 98 % de leurs coûts de production couverts, contre 94 % pour les éleveurs néerlandais et 91 % pour les Luxembourgeois. L’analyse des coûts de production laitière se concentre uniquement sur les exploitations spécialisées, et les coûts de la main-d’œuvre sont calculés en se basant sur les conventions collectives du secteur agricole ou sur le double du salaire minimum. Les aides sont comptabilisées comme des recettes, tandis que les charges supplétives pour la terre et le capital sont présentées séparément.

Lisez également

La baisse de la production de viande bovine s’intensifie

En 2023, la production bovine diminue de nouveau (- 5,3 %), dans un contexte de poursuite de la décapitalisation du cheptel.