La mécanisation dans une spirale inflationniste

Les dépenses de mécanisation vont continuer à augmenter, prévoit un rapport qui se penche plus particulièrement sur trois secteurs : les céréales, le lait et la viande bovine.

Les charges de mécanisation « représentent, selon que l’on prend en compte ou pas les dépenses de main d’œuvre, entre 30 et 50 % des charges totales » des exploitations agricoles, indique un rapport du Conseil général de l’agriculture (CGAAER) rendu public en septembre 2021. « Ces charges sont en hausse continue et tout indique que cette tendance devrait se poursuivre, notamment en raison des nombreuses innovations proposées par les constructeurs mais aussi du fait de la restructuration des exploitations et de la poursuite de leur agrandissement. »

« Les agriculteurs bénéficient, dans cet univers de l’agroéquipement, d’un environnement très présent et très efficace. Le marché est principalement organisé autour des grands constructeurs et des distributeurs. Cette forte structuration de marché s’accompagne de l’appui déterminant des réseaux bancaires qui jouent un rôle de premier plan à travers les solutions de financement mises au point. Tous ces acteurs privilégient la rapidité, la simplicité et l’efficacité. »

« Un faible pouvoir de négociation »

« Le marché des agroéquipements apparaît ainsi comme un marché très spécifique finalement assez fermé. Les prix des matériels augmentent régulièrement et le pouvoir de négociation des agriculteurs apparaît faible. La plupart des organisations d’appui au développement ont peu à peu quitté ce domaine et il n’existe aujourd’hui que très peu d’outils d’aide à la décision pour aider les agriculteurs à raisonner leurs investissements, et ce alors même que le pilotage de ce poste de dépense est déterminant dans les résultats des exploitations. »

« La filière des agroéquipements se caractérise enfin par une faible structuration. L’absence de lieu d’échanges entre tous les acteurs de la filière ne facilite pas le dialogue entre les acteurs et ne permet pas d’aborder les questions stratégiques auxquelles le secteur apparaît être confronté. Il y a besoin de se réapproprier le caractère stratégique de ce secteur et de le réinscrire au cœur de la transformation de notre agriculture et de la recherche d’une plus grande performance économique et environnementale. La prise en compte de ce secteur dans le cadre du plan de relance a été unanimement saluée ; elle appelle désormais de nouveaux prolongements et une nécessaire mobilisation des acteurs de la filière », recommande le CGAAER dans sa conclusion.

BC

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